Essai néo-rétro: la Polo version 2009

Pourquoi essayer une Polo de sept ans d’âge ? La raison: comme du bon vin, elle se bonifie au fil du temps ! Celle que nous avons eu entre les mains se montre particulière et ne ressemble à aucune autre. Essai d’une United, unique !

Produite de 2001 à 2009, et restylée en 2005, la Polo de quatrième génération, ou 9N(3) pour les connaisseurs, fait honneur à la réputation de la « fourmi » comme on la surnomme. Justement, ses dimensions extérieures compactes l’expliquent en partie. L’inflation en termes de taille qui touche toutes les citadines actuelles n’était pas encore à l’ordre du jour.

Une « mini-Golf »

Cela ne l’empêche pas d’être souvent confondue avec la Golf 5, sa grande sœur contemporaine. Qu’à cela ne tienne, cette filiation se ressent dans le style, avec une calandre en V statutaire et des feux globuleux typiques des codes de style de la marque à l’époque. Le design fait la part belle aux courbes sur la partie avant, mais aussi au niveau des portes, creusées en partie basse, ce qui lui confère un soupçon d’agressivité.  Un soupçon seulement, car le dessin global reste d’une grande sobriété. Pour autant, elle reste dans l’air du temps. Et, comme la plupart des exemplaires en circulation, elle se pare d’une robe noire, presque immaculée sur le modèle essayé, malgré ses sept ans d’âge.

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Une Golf en miniature, mais rabaissée ! Crédits: Lowest Company

Modèle, qui d’ailleurs, est bien différent d’une Polo conventionnelle. La garde au sol est plus que réduite, voire inexistante. Et pour cause: elle se voit équipée d’une suspension pneumatique, permettant de régler la hauteur de caisse à sa guise. Cela lui confère une touche de sportivité supplémentaire, et permet de rouler au plus bas, sans risquer d’abîmer le spoiler avant. Les grandes jantes de 17 pouces reprises de la Cross Polo la rendent plus imposante et statutaire !

Noir, c’est noir !

A l’intérieur, le classicisme est de rigueur. Le noir et le gris prédominent, comme de coutume chez Volkswagen. Une attention toute particulière a été portée aux détails, avec quelques touches de chrome sur les commutateurs des feux et de la clim’. L’habitacle a traversé les ans sans sourcilier, avec une finition qui reste de bon aloi, malgré quelques plastiques durs. L’ergonomie est simple comme bonjour. Pas besoin d’un temps d’adaptation, donc. La sellerie à rayures anthracites et gris claires donnent à cet intérieur sobre, triste diront certains,  un côté « petite GTI », que l’on retrouve sur le petit volant à trois branches en cuir à surpiqûres grises.

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Un intérieur classique mais bien fini. Crédits: Lowest Company

Côté aspects pratiques, rien de révolutionnaire. Le coffre de 270 litres se place dans la moyenne basse du segment, mais le charger s’avère aisé, de par ses parois planes. Sous le plancher, en revanche, prend place l’ensemble du système de suspension, ici la cuve, le compresseur et la gestion électronique, très bien intégré certes. Mais la roue de secours est aux abonnés absents. Fâcheux !

L’habitabilité est étonnante au vu du gabarit réduit de la Polo. Les passagers arrière bénéficient d’une hauteur sous pavillon suffisante et d’un espace aux jambes convenable. Mieux encore, la banquette se montre étonnamment confortable pour une allemande, normalement réputée ferme de ce point de vue. Elle est rabattable en 2/3-1:3.

Une conduite agréable.

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La conduite se révèle agréable et affûtée. Crédits: Lowest Company

Sous le capot, on retrouve un trois cylindres essence 1.2 développant la bagatelle de….70 chevaux. Ce n’est pas une GTI, contrairement aux apparences.  Cependant, le moteur discret se montre souple à bas régime et sa sonorité rauque donnent le sourire. Pour circuler en ville, c’est l’idéal, même si rien ne l’empêche de prendre la route, voire l’autoroute. Un léger déficit de puissance se ressent au moment de dépasser, mais pas de quoi s’inquiéter. Pour un usage normal, cela suffit amplement. Seuls les gros rouleurs vont y trouver un inconvénient de taille. Auquel cas, il conviendra de passer au diesel 1.4 ou 1.9 TDI.

L’apport de la suspension pneumatique autorise une tenue de route grandement améliorée par rapport à l’origine, au vu du centre de gravité (beaucoup) plus bas. Prendre des virages procure du plaisir , grâce au châssis affûté, même si une Peugeot 206 contemporaine la surpassera toujours. La direction se montre ferme juste comme il faut, et remonte suffisamment d’informations. Mais en ville, elle reste légère et facilite les manœuvres de stationnement. Contrairement aux apparences, le diamètre de braquage n’est pas digne de celui d’un paquebot avec les grandes jantes ! La faible hauteur de caisse peut s’avérer parfois problématique, au niveau des dos d’âne par exemple, auquel cas il faudra « jouer » avec la suspension, par le biais de la télécommande située au niveau du cendrier.

Du point de vue des équipements, notre exemplaire est très bien pourvu. On profite, pèle-mêle, de la clim’ manuelle, d’un autoradio, d’un ordinateur de bord, mais aussi d’un toit ouvrant relevable, de sièges chauffants et de lave-phares. Mais les rétroviseurs se règlent manuellement. Mesquin! Pour disposer d’un réglage électrique, il fallait débourser 210 euros à l’époque. Heureusement, ils étaient couplés aux antibrouillards avant.

En résumé, la Polo est une citadine très polyvalente, agréable à conduire, avec un moteur pétillant, bien que peu puissant.  Et surtout, son style « german look » achève de convaincre, même si quelques (petits) sacrifices s’imposent.

Encadré: le « german look »

Ce style de personnalisation est apparu en Allemagne dans les années 1980. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les grands kits carrosserie, les néons…. sont bannis. Au contraire, il consiste à modifier la voiture, allemande en l’occurrence, tout en limitant les dépenses et en strict respect de l’origine. Un rabaissement, avec des amortisseursréglables en hauteur et une paire de jantes, ainsi que quelques modifications bienvenues suffisent à entrer dans le milieu. Car oui, les passionnés sont nombreux et la pratique de plus en plus répandue. En témoignent les rassemblements organisés aux quatre coins de la France et de l’Europe. Lowest Company, un groupe de passionnés, appartient à cette tendance.

Au niveau des prix, et c’est là que le bât blesse, la Polo tient bien la cote, en raison de son image de marque en béton. Le scandale ayant eu lieu l’an dernier n’influe en rien la revente. Comptez 6500 euros pour en acquérir une, à motorisation équivalente.

A.G

Retrouvez l’essai de la Polo (normale cette fois-ci) en cliquant ici.