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De la bobine de papier vierge au journal imprimé : stockage, impression, découpage et colisage. Comment nos journaux locaux quotidiens sont confectionnés en une soirée ? Immersion dans l’imprimerie du groupe de la Voix du Nord à Marcq-en-Baroeul.
L’ambiance est assourdissante. Le bruit des machines qui déroulent et avalent des bobines de papier de dix-huit kilomètres, soixante par nuit, chacune en moins de trente minutes – avec la constance d’une horloge – ne manque pas d’impressionner. Nous sommes dans l’imprimerie de la Voix du Nord¹, La Pilaterie.
Une fois monté à l’étage, accompagné des effluves âcres d’encres, on aperçoit le stakhanovisme avec lequel les quatre presses rotatives impriment, entre 370 000 et 450 000 journaux par jour, et ce entre 23h et 4h du matin. Au total quatre journaux quotidiens : Le Courrier Picard, la Voix du Nord, Nord éclair, Nord Littoral et un hebdomadaire La Voix des Sports. Il faut d’ailleurs noter que La Pilaterie trust le haut du podium de l’imprimerie la plus automatisée de France. Entreposage, manutention, impression, empaquetage ; les différentes étapes sont au maximum réalisées grâce à la technologie et aux machines.
Les quatre différentes encres – procédé de la quadrichromie – jaune, magenta, cyan et noir, sont apposées tour à tour sur le papier journal. Les pages des journaux ne forment alors qu’une seule et même bande de papier ensuite découpées puis encartées, pour former le journal tel qu’on a l’habitude de le retrouver dans nos kiosques.
Une fois le minutieux processus achevé, les journaux ressortent sur des convoyeurs aériens, défilent à toute allure, ce qui permet à l’encre fraîchement apposée, de sécher.
Crédit : rossel-lavoix.fr
Pendant ce temps, disposés autour des rotatives à la tâche, des bureaux composés d’employés – quarante la nuit pour un effectif total de quatre-vingt – vérifient la qualité de l’impression des journaux et corrigent le pas si nécessaire.
L’un d’eux souligne que le papier utilisé à l’imprimerie est recyclé à 100%, « ce qui en fait, selon lui, le support d’information le plus écologique ». Et d’ajouter, que le taux de perte (dû à des défauts d’impression ou de rupture des bobines) est passé de 13% à 5%, le temps de quelques années.
Au bout de la chaîne, les journaux – une fois traversés l’imprimerie et séchés – sont automatiquement mis en colis avant d’être expédiés.
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Chaque nuit, près de cinq mille colis, répartis dans cinquante camions prendront la route pour les acheminer auprès des lecteurs, dès l’aube. Par souci de logistique, les journaux qui ont le plus de distance à parcourir – le Courrier Picard par exemple – sont imprimés les premiers ; le plus proches – La Voix du Nord entre autres – les derniers.
Environ vingt minutes suffisent, pour qu’une bobine de papier vierge devienne journal. L’information numérique peut impressionner par son instantanéité, l’information papier, non moins, par sa rapidité.
Gary Libot
¹ Propriété du groupe de « médias d’information » Belge Rossel, détenteur de nombreux titres français, luxembourgeois et belges dont le plus lu du pays, le journal Le Soir.
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