L’incroyable découverte d’un système solaire proche du nôtre où graviteraient 3 exoplanètes, laisserait croire à de la vie au-delà de la Terre. Il se situe dans la constellation du Verseau, à 40 années-lumière de notre système Solaire. La NASA a bien l’habitude de faire durer le suspense lorsqu’il s’agit de fournir au public ses avancées mais cette fois-ci, l’attente était bien méritée.
Une illustration de la surface de Trappist-1e, sortie de l’imagination d’un artiste. Source: NASA
Michael Gillon, astrophysicien belge, a dirigé une équipe de scientifiques autour de Trappist, un télescope de seulement 60 cm de diamètre à l’observatoire de La Silla au Chili, géré par l’université de Liège en Belgique. C’est en mai 2016 qu’ils annonçaient leur première découverte encore floue grâce à ce système ingénieux impliquant la méthode des transits planétaire, d’où il tire son nom : TRAnsiting Planets and PlanetesImals Small Telescope. A l’époque, ils savaient déjà que 3 possibles exoplanètes gravitaient quelque part dans la constellation du Verseau, à environ quarante années-lumière de notre Soleil.
Ce mercredi 22 février 2017, la NASA nous a apporté beaucoup plus d’informations, et quasiment un an après, c’est un tout autre monde qui s’ouvre à nos yeux. La recherche effrénée d’une possible alternative à notre planète mourante, ainsi que nos désirs fantastiques les plus fous se réalisent enfin.
Illustration du nouveau système découvert TRAPPIST-1 et ses sept planètes. Source: NASA
Ce nouveau système solaire, baptisé TRAPPIST-1 d’après le télescope l’ayant découvert, se constituerait de sept planètes de la taille de la Terre, gravitant autour d’une étoile plus petite que le Soleil, qu’on appelle une étoile naine rouge. Sa petite taille permettrait donc, malgré la position rapprochée des planètes, de dégager trois exoplanètes assez éloignées de l’étoile pour être tempérées et dont leur surface serait faite en partie d’eau liquide, élément essentiel à la vie.
« Trois d’entre elles (e, f et g) sont situées dans la zone dite «habitable » de leur étoile, cette région où il ne fait ni trop froid ni trop chaud pour permettre à l’eau, si elle est présente à leur surface, de rester sous forme liquide » Franck Selsis, un des auteurs de la découverte au Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux.
Cette découverte est majeure, non seulement car elle nous offre une alternative, mais aussi et surtout car nous avons enfin ouvert le chemin à la connaissance d’une possible vie extraterrestre.
Résultats des observations infrarouges du télescope Trappist sur le système Trappist-1. Source: NASA Spitzer.
Sara Seager, astrophysicienne du MIT (Massachussets Institute of Technology) nous rappelle le théorème de la probabilité universelle selon lequel si un tel système solaire habitable existe, il y en a forcément d’autres dans l’univers. Les fervents admirateurs de science-fiction peuvent donc ressortir leur catalogue de monstres Alien et commencer à tenir les paris sur nos futures découvertes d’une possible vie en dehors de la nôtre.
Néanmoins, il ne faut pas se réjouir trop vite. Nos technologies ne nous permettent pas encore à l’heure actuelle de pouvoir visiter ce système solaire. Une équipe d’astronautes prendrait plus de 200 ans à atteindre ce système, et ce seulement pour l’aller…
De plus, ces exoplanètes – malgré leur taille comparable à la Terre- ne seraient pas complètement habitables : elles sont supposées être en « rotation synchrone », ce qui veut dire qu’une moitié de chacune d’entre elles connaît un jour perpétuel, tandis que l’autre reste plongée pour toujours dans l’obscurité. Il existe en définitive des zones tempérées habitables, mais pas sur les sept planètes.
Comparaison de notre système Solaire à celui de TRAPPIST-1. Source: NASA Spitzer.
La composition de l’atmosphère de ces trois possibles mondes alternatifs est donc déterminante pour savoir si nous pourrions y habiter un jour. Les chercheurs ont conduit des simulations avec plusieurs hypothèses possibles concernant leurs atmosphères.
Il apparaît alors que Trappist-1e, Trappist-1f et Trappist-1g pourraient effectivement être habitables pour une large gamme de compositions atmosphériques (elles pourraient en somme être des planètes océans, car les premières estimations de leurs masses laissent penser qu’elles sont moins denses que la Terre). En dépit de leur région synchrone (qui nous rappelle donc la difficulté du mode de vie des Islandais, entre soleil perpétuel et nuit totale), les trois premières exoplanètes découvertes pourraient posséder des régions habitables.
Mais ne nous décourageons pas ! L’année prochaine, un télescope spatial baptisé James Webb sera mis en orbite, et serait capable de mettre en évidence les atmosphères respectives des planètes de TRAPPIST-1, ainsi que leur composition. Nous en saurons donc beaucoup plus, au-delà de cette nouvelle déjà très excitante. En tout cas, les chercheurs affirment que TRAPPIST-1 constitue une des cibles les plus prometteuses pour rechercher des traces de vie au-delà du Système solaire, avec Proxima B.
Une animation mettant en lumière TRAPPIST-1, réalisée par NASA Spitzer.
Toutefois, si une vie alternative serait bientôt possible de l’autre côté du cosmos, il faut savoir que la planète Terre est la seule connue aujourd’hui à porter en son sein la merveille que sont les plantes. Il serait donc peut-être temps de réaliser qu’il faut sauver notre sol avant d’en coloniser un nouveau, car une vie sans nature serait aussi triste que difficile pour nos ressources futures.
Camille Vanderschelden
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