Paris : l’essence n’aura plus droit de cité en 2030

Après l’interdiction des véhicules diesel planifiée en 2024 par Anne Hidalgo, maire de Paris, leurs homologues à essence devraient subir le même sort en 2030. Cela s’inscrit dans l’optique du plan climat, qui devrait être débattu en novembre.

Cette annonce a fait l’effet d’une bombes pour les automobilistes parisiens. En effet, les voitures essence seront reléguées en dehors de Paris en 2030, d’après l’un des objectifs du Plan Climat 2020-2050. Ce dernier vise à faire de « la capitale une ville neutre en carbone, à moyen et à long terme », selon Christophe Najdovski, adjoint à la mairie en charge des transports, chez nos confrères de France Info.

Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, avait déjà annoncé la fin de la vente des véhicules thermiques pour 2040. Paris prend donc les devants en annonçant cette mesure. Dans un communiqué de presse, la mairie précise que cet objectif « n’est en aucun cas formulé dans le Plan Climat comme une interdiction, mais bien comme une trajectoire crédible et soutenable ».

Un nouveau plan climat

Dès 2024, les véhicules diesel seront interdits dans Paris. La Zone de circulation restreinte (ZCR) sera étendue aux véhicules les plus polluants, selon leur vignette de qualité de l’air, Crit’Air. Comme chacun sait, depuis le 1er Juillet 2017, les voitures ayant une vignette 5 (autrement dit celles immatriculées avant 2001) n’ont déjà plus l’autorisation de circuler dans la capitale du lundi au vendredi de 8 heures à 20 heures.

Réduire la part des véhicules thermiques

Quant aux voitures à essence, elles seront progressivement interdites. Celles affichant une vignette Crit’Air 4 le seront à partir du 1er Janvier 2019.  Ainsi, cette fin du thermique marque une « évolution de plus en plus rapide du secteur des transports », d’après Christophe Najdovski. Les véhicules électriques seront privilégiés, tout comme les véhicules propres en général. Des aides seront ainsi proposées à cet effet. Par ailleurs, le réseau de transports en commun devra être amélioré pour répondre au bannissement progressif des véhicules thermiques.

Les automobilistes ne semblent pas ravis de cette décision, eux qui subissent des embouteillages de plus en plus importants.

Enfin, Anne Hidalgo compte faire de Paris une ville sans voiture, comme en témoignent les travaux de piétonisation. La ville mise aussi sur le vélo, en aménageant des pistes cyclables plus accessibles. « Il faut planifier à long terme une stratégie de réduction des gaz à effet de serre », martèle Christophe Najdovski.

Et à Lille ?

« Cette mesure n’est pas à l’ordre du jour » selon la Métropole européenne de Lille. En effet, parmi les dix engagements sur la mobilité qui ont été pris l’année dernière, il était question d’améliorer l’accessibilité de la métropole, et donc, de fait, réduire « la thrombose » liée à la circulation routière.

« On favorise la mobilité douce, avec les transports en commun et le vélo », précise-t-on encore. Et depuis le 30 septembre, une aide a été mise en place quant à l’achat d’un vélo neuf. Donc pas d’interdiction à l’horizon à Lille pour les véhicules essence.

Alexandre GENEST