Des militants antispécistes investissent la Grand Place

Mercredi dernier, une vingtaine de militants antispécistes se sont rassemblés sur la Grand Place de Lille en formant un cercle. Ils dénonçaient les méthodes d’exploitation et d’abattage des animaux avec des vidéos chocs et des pancartes.

 « Nous sommes un mouvement abolitionniste : on ne veut plus aucune forme d’abattage ou d’exploitation de tout animal ». Le message distribué par Maude, la co-organisatrice de l’événement, était clair. Le spécisme est un mode de pensée né dans les années 1970. Il considère que l’espèce est un critère de supériorité d’une espèce sur une autre. Sa doctrine développe que l’espèce humaine aurait des droits supérieurs à ceux de l’espèce animale. A l’occasion de la Journée Internationale sans viande, les militants sont venus défendre le contraire, en menant une action pacifiste pour faire passer leur message. L’objectif était d’interpeller les passants pour qu’ils regardent les images, « mais on ne cherche pas forcément à convaincre tout le monde » assurait Maude. 

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Les vidéos chocs diffusées par les militants

 A l’aide de vidéos chocs montrant les conditions abattage des animaux, bon nombre de Lillois se sont arrêtés autour du cercle. Intrigués, sensibles ou interloqués, la cause animale semble encore diviser l’opinion publique. Bill, un passant, s’est arrêté autour du cercle après s’être attardé sur l’une des vidéos :  » J’ai vu ce qu’il me semblait être des poussins vivants se faire broyer, ça m’a pas mal choqué ». Au contraire, un autre homme s’est scandalisé de l’action menée par les militants. En hurlant « ce n’est pas normal », il a exigé qu’ils lui présentent leur autorisation de stationnement.

Une action pacifiste pour contrer les scandales

   Depuis quelques mois, les militants de la cause animale sont connus dans le Nord pour des actions de vendalisation et de saccage de boutique, menées par des extrémistes vegan. Maude défend qu’il y a « d’une part l’idéologie et le mouvement politique que l’on défend. De l’autre, des formes d’action sur lesquelles on peut débattre, ce n’est pas la même chose ». Les militants restent d’ailleurs mitigés sur la question des actions violentes. Ils ne les défendent pas, mais ne les condamnent pas pour autant. 

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Les masques « non genrés » des militants

 Les militants sont venus masqués pour que « tout le monde soit à égalité, qu’on ne soit pas jugés par rapport à une apparence physique ou à un genre », expliquait Charlotte, une jeune militante de 19 ans. La jeune femme militait pour la première fois : « C’est important pour moi de commencer à m’investir plus dans l’activisme antispéciste ». Elle a décidé de participer au cercle pour se sentir moins seule dans ses convictions. Le fait d’être en groupe, « ça donne envie d’en faire plus pour sensibiliser un maximum de personne ». Aujourd’hui, les militants et associations de défense des animaux attendent des actions de la part de l’Etat, pour répondre à leur mobilisation, notamment la vidéosurveillance contrôlée dans les abattoirs. 

Victoire De Meulenaere

Mots Clés : Antispécisme – Militantisme – Société – Politique – Lille