La vague de techno qui a déferlé sur l’Europe depuis Détroit il y a une trentaine d’années n’a pas épargné la métropole lilloise. Peu d’organisateurs ont réussi à s’accrocher jusqu’à notre décennie, mais ces dernières années ont vu naître un certain nombre de jeunes collectifs. Des idées fraîches en tête, ils ont une façon de voir le monde de la nuit propre à chacun. Il y a bientôt deux ans, c’était au tour de System–D de proposer sa vision de la scène.
À Lille, quand on est jeune étudiant et plein de fougue à dilapider, on se retrouve dans les bars de la rue Masséna avec ses amis. Les esprits s’échauffent et certains s’en vont dans des boîtes au style des années 80, pendant que d’autres s’éloignent du centre à la recherche des clubs techno de la métropole.
Pourtant, l’image véhiculée par ce monde ne plaît pas. Les lieux dédiés aux soirées techno sont rares et soumis à de nombreuses régulations. La communauté des jeunes collectifs reste large et leur public ravi de partager une passion commune, pour des prix plus attractifs que ce qu’on voit chez les « grands » du milieu. Ça se passe au Magazine Club, à The Room, ou encore au troisième étage du Smile ; pour ceux qui n’ont pas fermé au fil des années.
Un collectif qui se démarque
Il y a deux ans de cela, System–D fait partie des premiers à Lille à proposer une musique plus « hard ». Le genre détonne avec les soirées techno et house à perte de vue, il trouve rapidement son public. Le collectif sait se maintenir par la suite avec une équipe bien construite, ainsi qu’une communication et une organisation solide. Emma Castellonese, 21 ans, est partie se former en stage chez Raw Agency, un label expérimenté. Clément Uber, 23 ans, travaille pour une société de prestation événementielle. Il met à profit son expérience en logistique pour le groupe. Samuel Eustache et Valentin Faquembergue, 23 ans, sont les fondateurs du collectif. L’un est chargé de communication, l’autre s’occupe de la gestion des événements.
Tout ne repose pas cependant sur les quatre amis. Le collectif reçoit du soutien de son public, de représentants impliqués et de prestataires extérieurs. Lui-même considère le réseau développé au cours du temps comme une grande famille.
Des événements au programme
Le Magazine Club, c’est le club techno emblématique de Lille. Il a traversé les années et produit de nombreuses pointures du milieu. Quelques mois après la création de System-D, il devient la résidence principale du collectif. Lorsqu’on lui parle de diversification, Valentin explique que son équipe cherche constamment des lieux plus alternatifs, sans risque pour le public. Une tâche difficile, même s’ils ont déjà pu collaborer avec The Room, un autre club lillois, pour produire plusieurs soirées.

En terme de style, le collectif n’hésite pas non plus à étendre ses horizons. On attend Bon Entendeur ce samedi au Magazine Club, populaire artiste électro. Dans les prochains mois, les clubbeurs confirmés qui suivent System-D pourront profiter de CJ Bolland, un artiste électro et techno reconnu. Le collectif a d’autres projets en parallèle, mais il préfère ne pas les divulguer aussi tôt. Il faudra donc attendre des communiqués sur leur page Facebook pour en savoir plus.
Arthur Marotine
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