Décès de Daniel Leclercq. Le Druide nous a quitté, la magie s’est envolée.

Daniel Leclercq, l’entraîneur du Lens champion de France 1998, est décédé vendredi 22 novembre 2019. L’ancien joueur et coach de Valenciennes et Lens quitte les siens, à l’âge de 70 ans, laissant derrière lui l’image d’un homme engagé, passionné de football, mais aussi un parcours qui a marqué l’histoire d’un club, d’une région, de ses supporters.

Le football total, joué, puis dispensé. Des montées tête levée, cheveux blonds au vent, pour celui qui était appelé Le grand blond sur le terrain. Des passes lasers, des tacles sévères, et parfois, plus tard, des coups de gueule mémorables. Champion en tant que joueur, puis entraîneur. Le Druide, surnom de Daniel Leclercq, était un sacré personnage. Il laisse derrière lui une marque et un souvenir indélébiles dans le cœur de ceux qui l’ont connu, une certaine idée du football, faite de jeu et d’exigence. Gervais Martel, ancien président du Racing club de Lens, évoque, ému, cette classe, « des attitudes à la Beckenbauer, quand il a fini en défense centrale, impérial dans sa gestuelle« , « un beau milieu de terrain, élégant, capable de faire des transversales de cinquante mètres« . Daniel Leclercq reste surtout l’homme du titre de 1998, un directeur de jeu et d’idées, dans une équipe habitée par l’envie de proposer. Martel parle encore « d’un homme intransigeant, qui aimait tant le football, un gars exceptionnel qui puait le foot, qui sentait les choses. »

Le Druide était un apôtre du style, laissant bien souvent une impression de sérénité chez ses adversaires, comme lors du mythique Lens-Lazio de Rome en 1977. Mais surtout, à l’instar d’autres penseurs de ce jeu, c’est sa mentalité et son travail qui ont marqué les esprits.

Valenciennes et Lens, deux des clubs qu’il a entraînés, ont vécu leurs plus belles heures avec Leclercq, l’équipe artésienne remportant au bout d’une saison exceptionnelle un titre de champion de France, acquis de haute lutte. Formateur, le Nordiste s’occupait des jeunes au RCL ces dernières années, après avoir dirigé quelques formations de la région. Un homme attaché aux valeurs du Nord, attaché à faire progresser des jeunes. Tout cela explique l’hommage rendu par Bollaert ce samedi, avant le match contre Sochaux, en Ligue 2. Son nom scandé à de nombreuses reprises, ces longs moments de silence, laissant la place à la mémoire, aux émotions. Aux souvenirs. Gervais Martel, dans le journal L’Equipe, dit avoir perdu un peu plus qu’un ami et collègue : « c’est comme si je venais de perdre un frère« . C’est probablement le sentiment qui habite un certain nombre de supporters. D’avoir perdu un membre d’une grande famille. Tous garderont en tout cas, comme Gervais Martel, l’image d’une personne qui aimait et incarnait « tant le football, le jeu. Le beau jeu. Je me souviens que lors des causeries d’avant -match, il ne parlait jamais des équipes adverses. Seule son équipe l’intéressait. Le jeu, c’était sa vie. Toute sa vie. » Celle-ci a fini par quitter Le Druide, ce vendredi. La magie et les souvenirs, eux, resteront à tout jamais.

Clément Maillard 

Quelques anecdotes sur Daniel Leclercq, par ses anciens joueurs : https://top-articles.20minutes.fr/toparticles/sport/2657583-20191122-disparition-tabac-froid-match-anciens-bises-coups-gueule-daniel-leclercq-raconte-anciens-joueurs?utm_source=edito&utm_medium=cpc&utm_campaign=part22&fbclid=IwAR2qTi6_QAlVFYkOd2L216aSZwrcexFMwVc9YcOXZzF_7hU6VmEPVyXGjrE.

Article sur Lens-Lazio, avec le résumé du match : http://www.oldschoolpanini.com/2011/03/le-jour-ou-lens-terrassa-la-lazio-6-0.html.