À Denain, une exposition met le jeu de bourle à l'honneur

Les oeuvres de l’artiste roubaisien Rémy Cogghe sont exposées à Denain jusqu’au 2 février. Les visiteur·ses, intrigué·e·s, (re)découvrent dans ses toiles une spécialité locale : le jeu de bourle.

Il est connu des Nordistes pour son tableau « Combat de coqs en Flandres » au musée La Piscine de Roubaix. Rémy Cogghe, né en 1854 à Mouscron et mort en 1935 à Roubaix, a peint les Flandres et ses particularismes. Alors que ses oeuvres sont exposées à Denain jusqu’au 2 février, c’est surtout le jeu de bourle qui retient l’attention des spectateur·trices.

Bourleuse du cercle Saint-Louis à Tourcoing

À Tourcoing, le cercle Saint-Louis accueille bourleux et bourleuses : adeptes du jeu traditionnel de la bourle. Jacques Parmentier, chargé de communication de l’association rappelle l’importance historique de ce loisir populaire mais oublié : « Il y avait 250 bourloires à Tourcoing à la fin du XIX e siècle, il n’en reste que onze. Ils sont désormais classés monuments historiques. Les bourloires étaient liés au patronage mais lors de la III e République, les républicains ont voulu avoir leur propre bourloire. Dans tous les quartiers, des bourloires se sont installés dans les arrières salles de cafés. Il y en avait souvent deux par commune : un bourloire républicain et un autre catholique. »

Remettre la bourle au goût du jour : l’ambition du cercle Saint-Louis

Bertrand Odoux, président du cercle Saint-Louis connaît par coeur les règles du jeu de bourle. Deux équipes s’affrontent. La première, tirée au sort, commence par « placer le jeu », c’est-à-dire, disposer ses bourles sur le terrain pour empêcher les bourles adverses de circuler : ce sont les « placeurs ». Les « ayeurs » jouent ensuite et tentent d’envoyer leurs bourles dans l’étac : le cercle jaune qui permet de marquer des points.

Les bourles placées dans l’étac, le cercle jaune, permettent de marquer des points.

Président du cercle Saint-Louis depuis deux ans, Bertrand Odoux aimerait que la bourle soit aussi populaire dans le Nord que la pétanque en Provence. « On essaye de faire perdurer ce jeu très ancien en amenant de nouveaux compétiteurs. Ce n’est pas évident ! Les enfants sont souvent intéressés puis ils finissent par se tourner vers un sport plus traditionnel en grandissant. Chaque année, lors de la braderie de Lille, le concours de la Concorde à Tourcoing est destiné exclusivement aux moins de 18 ans. » L’avenir de la bourle est-il assuré ? En attendant, bourlez jeunesse !

Sophie BASQUIN