Cuisiner pour partager : c’est le pari de l’association « la cloche ». Celle-ci organise tous les mois des ateliers cuisine avec des sans abris, à l’avant goût de la cuisine commune, à Lille Fives. Le but ? Créer du lien social autour de la cuisine avec des personnes de tout  horizon. 

« Il y a des poires. On va sûrement faire des poires pochées au vin rouge, à l’hibiscus et au chocolat. Il y aura probablement une soupe de cresson à l’entrée. Il y a des carottes. Des lentilles sont en train de cuire« , énumère Martin Verhaeghe, en alternant son regard entre les aliments disposés sur le plan de travail et une dizaine de personnes à l’écoute. Martin Verhaeghe n’est pas le chef d’un restaurant mais un coordinateur de terrain pour l’association « La Cloche ». Celle-ci organise chaque semaine des ateliers cuisine « portés par des bénévoles avec des sans-abris. L’idée est de créer du lien social autour de la cuisine avec des personnes de tout horizon, et à l’échelle d’un quartier de créer des réseaux de solidarité« , explique Martin avant de lancer le coup d’envoi. « Allez, c’est parti !« . L’avant-goût de la cuisine commune, à Lille Fives s’agite. Les tabliers noués, et les mains lavées, chacun est à son poste. Pâtisseries pour les uns, préparations salées pour les autres. La nourriture issue des invendus des commerçants solidaires avec l’association est rapidement intégrée au plat du jour. 

« Avec les poires et les pommes un peu gâtées, on peut aussi faire une compote« , propose Thérèse. La jeune retraitée participe régulièrement aux ateliers. « J’adore l’ambiance ici. Moi j’apprends tous les jours. On apprend sur soi, et on apprend des autres. On ne sait pas quand on vit dans le confort. Quand on rentre d’ici, on est content d’avoir un peu de chez soi. De là-haut, on peut tomber vite, comme on peut monter vite« , sourit Thérèse tout en épluchant les poires. De bonnes odeurs commencent à s’échapper des casseroles, tourtes, ou plateaux. Elles se mélangent dans la cuisine, lieu propice au partage et à la convivialité. Tandis que certains font la vaisselle, d’autres mettent la table. Une dernière pincée de sel et l’appel est lancé : « A table !« . Autour des assiettes, quelques habitants du quartier, bénévoles et sans-abris s’installent. Le pari de « La Cloche » est alors réussi ; résonner solidaire par la cuisine. Et les échos sont succulents. 

Océane Pirez