Rencontre avec Nina Coustenoble, la magie de l'écriture

A bien des égards, l’écriture est un exercice difficile. Pour certains, il faut de l’expérience, pour d’autres, du style. Pour Nina Coustenoble, la passion suffit. Cette étudiante de 19 ans n’en est pas à son coup d’essai, et pour cause, d’ici fin 2020, elle aura publié son 6ème roman. Bienvenue dans la tête de Nina, où, sous sa crinière rousse, se bousculent créatures fantastiques, monde utopique et personnification de la violence.

A à peine 10 ans, la jeune auteure savait ce qu’elle voulait faire de sa vie : écrire des livres. Un crayon, une feuille et la voilà partie dans son monde. Nina voulait être lue, voulait partager sa passion et rendre compte de son imagination sur le papier. Alors elle écrit, sur des carnets, sur son ordinateur, n’importe quel endroit est propice au développement de ses idées : sur son bureau, sur une table entre deux cours d’amphi ou sur un transat au bord de la piscine, « J’écris toujours sur mon bureau mais quand j’ai l’inspiration ailleurs, j’écris aussi» dit-elle le regard malicieux.

L’ascension de la passion

2015 voit la publication de son premier roman La forêt des ténèbres, mais ça ne suffit pas, sa soif d’écrire est plus forte que tout. Comme si son imagination lui imposait d’écrire… afin de laisser de la place dans son esprit. Lectrice accomplie, elle avale les livres et les films à longueur d’années. 30 livres par an, c’est le minimum syndical. Ainsi au fil de ses découvertes littéraires et cinématographiques, elle renforce ses idées, en a de nouvelles et étoffe un peu plus ses histoires. Et pourtant des histoires elle en a plein, trop peut-être…

Imaginez un bureau où s’empilent des tonnes d’histoires à peine commencées ou presque terminées et qui ne seront peut-être jamais publiées. Et parmi ses écrits, une histoire en ressortira : celle de sa première saga Tu ne resteras pas en vie.

Nina Coustenoble. Crédit photo, Louis NAM.

Le souci du détail

Lorsqu’elle écrit un roman, l’étudiante en lettres modernes commence à rédiger sur des fiches. Elle construit son histoire, organise ses chapitres et crée ses personnages. Ensuite, elle rédige sur des carnets, au brouillon. Pour ne pas se perdre et donner une construction logique de ses personnages, ses derniers font l’objet d’une fiche retraçant leurs histoires, leur caractère… tout au long de la saga, elle a grandi avec eux, les a fait évoluer en même temps que son écriture. Cette dernière a gagné en maturité au fil des ans « les tomes 3 et 4 sont les plus aboutis à mon sens » assure-t-elle.

Nina a dû faire face à un terrible syndrome : celui de la page blanche. Pour y remédier, pas de solution miracle « il faut s’imprégner de ce qui nous entoure, on peut écrire sans pour autant être publié » dit-elle avec un sourire pensif. Pour l’auteure, pas de doute « la première chose qu’il faut avoir avant d’écrire un livre, c’est l’envie ».

Nina Coustenoble et son Père, premier fan et manager de l’écrivaine. Crédit photo, Louis NAM.

Les pieds sur terre

Réaliste, elle revient sur son parcours, « je ne peux pas être seulement auteure ». Lancée dans des études de lettres modernes « devenir professeur de français c’est ce qui se rapproche le plus d’écrivain, ça laisse le temps d’écrire » confie-t-elle. Elle est parvenue à associer sa passion à ses études. Ne pas perdre le nord, voilà une logique qui la suit. Aujourd’hui, elle est heureuse, heureuse d’avoir fait de son rêve une réalité. La nordiste n’a qu’une idée en tête : faire plaisir à ses lecteurs. Ses personnages imaginaires font désormais partie de sa famille, et Nina compte bien l’agrandir encore un peu.

Nina Coustenoble et son nouveau roman, 4ème tome de la saga Tu ne resteras pas en vie. Crédit photo, Louis NAM.