La défaite du XV de France en Ecosse met fin aux rêves de grand chelem des Bleus, au cours d’un match marqué par des circonstances particulières (28-17). Minés par une série d’événements contraires, les hommes de Fabien Galthié ont toujours la victoire du tournoi des Six Nations dans le viseur, à condition de gommer certains écarts…
Que dire ? Que dire de ces jeunes bleus, pour une fois favoris, happés par la ferveur de Murrayfield ? Que dire de l’arbitrage du néo-zélandais Paul Williams, pas toujours très lisible, spécialement dans la zone des rucks (regroupements suite à un plaquage) ? Une certitude, les Français n’ont pas réalisé un grand match, hier en Ecosse, pris dans l’agressivité, marqués par l’excellent match des joueurs du XV du chardon, a contrario souvent à la limite de la règle, dans les hors-jeu et lesdits rucks.
Peut-être faut-il aussi parfois arrêter d’être trop Français, et de chercher des excuses. Le carton rouge reçu pour coup de poing par Mohamed Haouas, à la fin de la première période -justifié- n’aura pas aidé l’équipe de France à surmonter son début de match chaotique. Oui, que ce fut dur avant même de démarrer, avec un Camille Chat forfait lors de l’échauffement, un carton jaune au bout de quatre minutes de jeu pour François Cros, le demi d’ouverture Romain Ntamack sorti après dix minutes et un coup de coude involontaire reçu à la tempe… Décidément, avec ces alternances d’averses et de soleil toutes écossaises, ce n’était pas un match à mettre les bleus dehors, mais plutôt à les recevoir. Sonnés, désossés par Hamish Watson et ses camarades, écossés, l’affrontement de Murrayfield laisse les hommes de Fabien Galthié K.O debout. Le Grand Chelem n’est désormais plus possible, mais il reste la victoire finale dans le tournoi des Six Nations à aller chercher.
Il faudra bien entendu tirer les enseignements de cette première défaite de l’ère Galthié pour rebondir. Quand on est si jeune, les leçons de ce genre de match sont tout aussi importantes que celles des victoires, et le pilier Mohamed Haouas apprendra. Alors que que les Bleus étaient passés devant après une demi-heure ratée, le geste du Montpellierain a fait basculer le fragile équilibre du mauvais côté. Arthur Vincent, le centre du XV de France, parle lui « d’erreur collective« , suite au début d’échauffourée amenant le carton rouge, provoqué par la roublarde troisième-ligne écossaise, Ritchie et Haining en tête. Ce dernier démarrant la partie de manivelles en mettant les doigts dans les yeux du pilier français, un geste non sanctionné pourtant… (https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Tournoi-des-six-nations-le-troisieme-ligne-ecossais-nick-haining-cite/1117907).
Mais le facteur X d’une rencontre internationale n’était pas Français, cette fois. L’expérience. Celle-ci aurait sûrement permis aux Bleus de ne pas répondre à ces provocations, de laisser les esprits se calmer, de rester dans le match. De ne pas faire toutes ces erreurs d’indiscipline (11 pénalités concédées, un rouge et ainsi une mi-temps à 14 contre 15). Fabien Galthié évoquait des regrets après la partie. « Nous sommes déçus. Le scénario a été compliqué, on a été obligés à gérer plus qu’à jouer. Avec plus d’expérience, Momo (Haouas) tombe au sol et s’arrête. On est sur une équipe un peu jeune, qui manque de maîtrise. » Il reste juste à savoir quand cette maîtrise pourra être retrouvée. La rencontre prévue contre l’Irlande samedi soir étant reportée avec l’épidémie de Covid-19. Après les Bleus, c’est l’indiscipline du Coronavirus qui frappe le monde du sport et du rugby.
MOZD
(Photo de couverture R. Cheyne / Reuters).
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