A Crépy-en-Valois, pas de panique malgré les mesures de confinement

La commune est l’une des plus touchées par l’épidémie de coronavirus en France. Pas de quarantaine pour les habitants, mais plusieurs mesures ont été prises pour limiter la propagation de la maladie.

« Je sors encore, pour aller faire des courses ou acheter mon pain. Je ne peux plus me rendre à mes activités habituelles: la piscine est fermée et mes cours de yoga sont annulés », détaille Danièle, retraitée résidant à Crépy-en-Valois. Cette ville isarienne de 15 000 habitants ne cesse de faire la une de l’actualité ces dernières semaines: c’est là que travaillait le professeur de technologie décédé après avoir été infecté par le coronavirus. Il est la première victime française du covid19. Le maire de la commune, Bruno Fortier, est lui-même infecté et confiné chez lui. « Je ne suis pas hospitalisé car je ne suis pas « malade », pas de fièvre… je suis juste porteur de ce satané virus », indiquait-il sur son profil Facebook le 1er mars. Le 29 février, c’est une autre habitante, âgée de 89 ans, qui a succombé a cette maladie. Et voila désormais que l’on soupçonne l’Ehpad de la commune d’être un foyer de contagion: quatre résidants de cet établissement sont morts depuis le début de l’épidémie. 

« Il y a toujours autant de gens de les magasins je trouve. Dans les rues aussi. On dirait que les gens s’en fichent »

La commune est une zone « cluster », c’est à dire un foyer de contagion, où la circulation du virus est donc assez importante. Toutes les écoles sont fermées et les habitants sont invités à limiter leurs déplacements. «  Tous les événements sont annulés ici, mais je sors quand même de chez moi, je vais devenir paranoïaque sinon! » blague Danièle, qui ne souhaite surtout pas céder à la panique. Celle-ci prend tout de même quelques mesures de précautions « J’évite de rester trop longtemps dans les rayons des magasins, car il ne vaut mieux pas stationner trop longtemps dans un endroit confiné », souligne-t-elle. Elle note bien une baisse de la fréquentation des rues, mais pas question de parler de ville fantôme pour autant.

« Il y a toujours autant de gens dans les magasins je trouve. Dans les rues aussi. On dirait que les gens s’en fichent », affirme Helysseane, étudiante en droit à l’université d’Amiens. Elle est rentrée chez ses parents habitant à Crépy-en-Valois le 22 février, pour les vacances d’hiver. Cela fait plus d’une semaine qu’elle aurait du reprendre les cours, mais elle a été priée de rester chez elle. « Je ne peux pas revenir avant quinze jours, explique-t-elle. Mais je pense que ça sera plus longtemps, vu comment la maladie se propage rapidement ici. »

Rachel Cotte