Algérie : Un an après, le Hirak toujours mobilisé

Il y a un an, Abdelaziz Bouteflika renonçait à se représenter à la présidence de l’Algérie. Depuis le pays reste mobilisé pour une véritable transition démocratique.

Ce mardi, deux militants du Hirak, ce mouvement de contestation qui perdure depuis plus d’un an en Algérie, ont été maintenus emprisonnés. Leur tort ? Avoir participé à une marche antirégime le week-end dernier. Les activistes Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche sont poursuivis pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ». Une unité nationale que mettrait également à mal le journaliste Khaled Drareni, placé sous contrôle judiciaire pour avoir filmé un rassemblement dans le centre d’Alger. Il est le porte-parole du collectif « Journalistes algériens unis » qui se bat contre le contrôle renforcé des médias. 

Liberté de la presse toujours compromise

Malgré le départ du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika, la démocratie demeure donc un idéal lointain. Rares sont les journalistes qui se risquent à couvrir les événements de la rue algérienne. Dans deux jours devrait se tenir le 56e vendredi de mobilisations du Hirak à Alger. Parmi les slogans de nouveau attendus, « un Etat civil et non militaire » « le changement radical » ou encore « les généraux à la poubelle ». Les élections de décembre, qui ont porté au pouvoir l’ex-multi-ministre Abdelmadjid Tebboune, n’ont en rien atténué la colère : elles l’ont simplement placé en premier fusible d’un système toujours contesté. Mardi, avec la pandémie du coronavirus, Alger a décidé de suspendre toutes manifestations. Le bras de fer se durcit, jusqu’à quel point ? Vendredi nous offrira une première réponse.

Oscar LIPPERT