A Lille, les soignants, au front face à l’épidémie de covid-19 comme partout ailleurs disposent d’un renfort de poids : les pâtissiers de la ville se relaient pour fournir viennoiseries et gourmandises. Un geste apprécié qui améliore le moral des troupes.

Pas assez de masques, pas assez de personnel, pas assez de lits de réanimation, pas assez de respirateurs, trop de patients. Au CHU de Lille, dans ce qu’on appelle de plus en plus les « unités Covid », l’équation est la même que partout ailleurs. Vraiment la même ? Non, car à Lille, médecins, infirmiers et aides-soignants sont ravitaillés par les pâtisseries les plus en vues de la ville. Un petit rien qui fait du bien.

Les grands noms de la pâtisserie lilloise sont en effet dans une situation délicate. La période de Pâques, d’habitude faste, approchant, ces dernières ont commandé de larges stocks de matières premières. Le confinement national et la perspective de sa durée d’au moins quatre semaines ont entrainé une à une la fermeture des enseignes telles que Meert ou les Merveilleux de Fred. Restent donc les stocks, inutilisés et inutilisables.

Viennoiseries chaque matin, Merveilleux, gaufres fourrées

La réaction des pâtissiers à donc été à la hauteur de l’enjeu. Quitte à subir une perte sèche autant qu’elle soit profitable à ceux qui risquent leur vie dans les services de réanimation. C’est ainsi que les soignants du CHU de Lille ont eu la bonne surprise de découvrir la semaine passée des victuailles livrées devant leurs portes : viennoiseries le matin, Merveilleux, gaufres fourrées. Des petites douceurs qui rappellent les plaisirs de la vie à des soignants plongés dans la frénésie des intubations en chaine et la détresse humaine de patients entre la vie et la mort. Un don qui n’a de plus pas entrainé de risque supplémentaire puisque déposé à l’hôpital et réparti ensuite dans les différents services par les médecins du SAMU.

Pas question pour autant pour les enseignes de faire publicité de leur générosité. Aucune communication n’a été faite quant à ces dons, et ceux-ci sont uniquement connus grâce aux tweets de remerciement du personnel hospitalier et des médecins. Un geste de solidarité tout sauf futile au millieu d’une crise qui demande plus que jamais de l’entraide.

Guillaume Mereb