5G à Lille : Pour Martine Aubry, « il est urgent d’attendre ! »

Début octobre, le conseil municipal de Lille a adopté un texte décrétant un moratoire sur le déploiement de la 5G dans la ville. Une décision motivée par les zones d’ombres entourant les éventuels risques liés à cette technologie. Questions économiques, écologiques ou encore sanitaires, la 5G est au coeur des débats.

La maire socialiste de Lille, Martine Aubry

« La France va prendre le tournant de la 5G » avait annoncé Emmanuel Macron le mois dernier, une décision à l’origine du bras de fer entre l’exécutif et la gauche écologiste, inquiète des potentiels effets néfastes de la 5G sur la santé et de son impact sur l’environnement. De ce désaccord était née la demande d’un moratoire dans une tribune signée par près de 70 élus. Outre l’opposition entre le gouvernement et la gauche, une trentaine de députés LR avaient également réclamé en mai une commission d’enquête sur les conséquences probables en matière de santé. Ainsi le sujet divise au-delà des familles politiques, témoignant de l’incompréhension et du flou qui demeurent vis-à-vis de ce que pourrait faire le déploiement d’une telle technologie sur le territoire. 

Mais pour la ville de Lille, le conseil municipal a tranché: « Il est urgent d’attendre! » a déclaré Martine Aubry sur Twitter dans la nuit du 9 au 10 octobre. Et ce que le groupe de l’élue socialiste attend, c’est un rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), ainsi que l’organisation d’un débat métropolitain sur le sujet.

Le groupe des élus municipaux de Faire Respirer Lille, réunis autour de la conseillère municipale de LaREM Violette Spillebout, a déclaré que ce moratoire n’était « qu’une gesticulation », la ville de Lille comptant déjà des antennes 5G. Lors du conseil municipal, l’élu du groupe macroniste Nicolas Lebas dénonce une « médiocre motion ». 

Emmanuel Macron avait ironisé sur la fronde des anti-5G, disant que ceux-ci préféraient « le modèle Amish » et le « retour à la lampe à huile ». Cet été, un rapport a été commandé par le gouvernement au Conseil général de l’environnement et du développement durable, à l’Inspection générale des affaires sociales, à l’Inspection générale des finances et au Conseil général de l’économie. Ce rapport réfute notamment les potentiels effets néfastes sur la santé. 

Cependant, la décision du conseil municipal de Lille n’est pas un cas isolé. En juillet, le patron d’Orange en personne se disait prêt à attendre le rapport de l’ANSES avant le lancement de la 5G. Entre un gouvernement accusé de faire passer la 5G en force par ses opposants, et des élus de gauche accusés de verser dans l’obscurantisme par le Président de la République, il faudra attendre de nouvelles études pour espérer qu’un consensus puisse naître. 

Gustave Fosse