L’Equipe de France de football jouera mercredi son troisième match d’octobre, après une probante victoire contre l’Ukraine (7-1), et un triste nul face au Portugal (0-0). Les Bleus rencontrent d’autres anciens finalistes de leur épopée de ces dernières années, en la personne des vice-champions du monde croates… Test attendu et redouté à Zagreb, stade Maksimir, à 21h .
Deux ans plus tard, le match qui attend les hommes de Didier Deschamps ce soir contre la Croatie sera de ceux qui comptent, qui permettent d’apprendre sur soi plus que de mesure, d’évaluer si le temps qui passe a laissé les mêmes certitudes à ceux encore présents. Ou bien s’il aura définitivement arraché leur talent à ceux qui doutent, quelque 24 mois après la finale mondiale entre les Bleus et la Croatie (4-2), dans une folle soirée moscovite. C’est une nouvelle soirée, à Zagreb cette fois, qui doit remettre en pleine lumière les hommes forts du titre, tombés dans l’ombre de trop nombreuses fois depuis. Paul Pogba, Antoine Griezmann ou même N’Golo Kanté ont même fréquenté les ténèbres, entre blessures, méforme et performances insuffisantes. Samuel Umtiti a lui disparu, chutant dans l’abîme d’un infernal cercle vicieux, Matuidi n’est plus là, et Hernandez est en train de remonter à la surface, après avoir nagé pendant trop longtemps en eaux troubles.
Oui, mercredi sera de ces soirs qui peuvent faire briller joueurs comme équipes. Bien entendu, l’EDF tient son rang de championne du monde, et a ajouté à cette constance la découverte de nouvelles étoiles, qui scintillent de l’étincelle de la jeunesse. Si jeunes, mais déjà tellement en avance sur leur temps. La partie sera l’occasion de revoir, peut-être, Upamecano, l’impressionnant défenseur central de Leipzig, ou Eduardo Camavinga, le prodige rennais de 17 ans. Dans les ados déjà « vieux », Adrien Rabiot est de retour après avoir été puni pour son « insolence » de jeune -et brillant- premier de la classe trop confiant, comme Anthony Martial, qui franchit enfin le palier tant attendu. C’est bien une rencontre où il sera question de temps, celui qui passe donc, mais celui du moment, dans une fenêtre internationale elle aussi soumise aux obligations imposées par le Covid-19.
Les GG, les systèmes de Dédé, et l’Euro 2021 en ligne de mire
Cela tombe bien. L’obligation de se renouveler et de changer permet aux hommes de continuer à bâtir, dans un monde où tout semble en reconstruction désormais, même en football. Réinventer pour durer, c’est le credo de Didier Deschamps, qui a tout du magicien, aussi pragmatique soit-il. L’exigence et l’excellence qu’impose à ses éléments le sélectionneur de l’équipe de France les pousse vers le haut, le très haut. Giroud a compris et rend cette confiance depuis longtemps, lui qui est un éternel challenger en club, mais est devenu le deuxième meilleur buteur de l’histoire des Bleus face à l’Ukraine. Griezmann, lui, dispose toujours du soutien de « Dédé », malgré des performances moyennes. A 28 ans, le Barcelonais doit confirmer en leader et guide technique de cette équipe, emmener ses coéquipiers vers de nouveaux sommets, dans quelques mois.
Des cimes que le groupe de la Dech abordera potentiellement dans d’autres habits de lumière, si l’ancien entraîneur de Monaco ou Marseille le désire. Ses essais de schémas tactiques se multiplient, parfois convaincants, (Ukraine, 4-4-2 avec un milieu en losange, reconduit ce soir), parfois friables (une défense à trois bancale). Le tacticien dispose de joueurs de qualité à tous les postes, évoluant eux-mêmes dans plusieurs compositions en club. La Croatie servira de révélateur parfait, quelque part, en miroir de l’apothéose d’il y a deux ans. Une étape pour valider le voyage d’un groupe, savoir si celui-ci continue son ascension. Un test grandeur nature, XXL, dans l’ambiance feutrée d’un stade Maksimir d’habitude bouillant, mais ce soir calmé par un virus qui n’en finit pas lui aussi de progresser… Dans leur monde d’après, les Vatreni sont eux en perte de vitesse, mais leur maillot à damier blanc et rouge peut redevenir magique n’importe quand. Le monde de demain risque encore et toujours de nous réserver des surprises, jusqu’à l’été 2021 et cet Euro incertain.
Clément Maillard
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