Prendre de la hauteur en plein cœur de la Citadelle

Alors que l’accrobranche de Phalempin (20 kms au sud de la Métropole) existe depuis 15 ans, Clément Marquis, son co-dirigeant, décide de créer en avril 2018 son jumeau au cœur de la Citadelle de Lille. Sur 6 parcours, petits et grands s’en donnent à cœur joie et profitent d’un point de vue inhabituel sur la verdure. Rencontre avec ce trentenaire plein d’ambitions.

Clément Marquis, responsable de l’accrobranche de la Citadelle

La première année, seuls les enfants pouvaient profiter de cette nouvelle installation. « Nous nous sommes rendu compte que les écoles et centres aérés venaient de moins en moins à Phalempin. Le transport coûte très cher, parfois plus que l’activité en elle-même. Notre but était donc de leur offrir une meilleure accessibilité et de permettre aux enfants de continuer à venir s’amuser. L’accrobranche est une activité qui permet le développement d’un certain nombre de qualités (adresse, équilibre…). », explique Clément Marquis. Puis au fur et à mesure, ce sont 4 parcours adultes qui sont venus s’ajouter. Variant de 4m50 à 5m50 de hauteur pour les enfants et de 6m à 12m pour les adultes, chacun y trouve son compte, débutants comme aguerris. « Les 6 parcours sont en ligne de vie. Cela signifie qu’une fois accroché, on ne peut pas se détacher. C’est donc très sécurisant et facile d’utilisation. » précise Clément. Chaque parcours adulte correspond à un niveau de difficulté. Le vert est le plus simple, le bleu et le rouge sont intermédiaires tandis que le dernier intitulé « Tyro » comporte en grande partie des tyroliennes. « Les tyroliennes des parcours bleu et rouge sont des moments très sympas : la première passe au-dessus de l’eau et la deuxième traverse une plaine dégagée. »

La tyrolienne du parcours rouge passe au-dessus d’un espace dégagé

Ne couper aucun arbre et se fondre dans l’environnement existant

Lorsque la ville accepte le projet, elle impose une contrainte assez importante à Clément et son équipe. « Il nous était impossible de couper des arbres et nous avons dû nous creuser la tête pour trouver des axes de tyroliennes. Mais nous avons respecté le cahier des charges à 100%. » En effet, tous les parcours sont très bien intégrés dans l’environnement et il est même parfois difficile de les apercevoir au premier coup d’œil. Le concept d’accrobranche a une vingtaine d’années et tous les ans, de nouvelles innovations apparaissent, que ce soit pour la sécurité ou pour la protection des arbres et de l’environnement. Clément met en avant le fait que la protection des arbres est cruciale « puisque ce sont nos outils de travail. » Quelques branches ont dû être coupé mais il arrive parfois d’en rencontrer certaines sur une plateforme ou pendant un atelier. « Cela rajoute un peu de challenge pour les participants », explique Clément avec un petit sourire que l’on devine sous son masque.

La mairie demande également au groupe Chlorofil (propriétaire des accrobranches de Lille et de Phalempin) de faire en sorte que les parcours soient inaccessibles la nuit. Un système ingénieux a donc été trouvé : les départs et arrivées de chaque circuit se font via des filets qu’il est possible de relever et donc de mettre hors de portée des visiteurs.

Les filets de départ et d’arrivée des parcours

Adaptation face à la situation sanitaire

L’épidémie de Covid-19 a eu un impact, comme dans beaucoup de secteurs, sur la fréquentation : « Nous avons perdu tout le mois d’avril ainsi que les 20 premiers jours de mai » explique Clément. En temps normal, le parc peut rouvrir ses portes début avril après une fermeture de 6 mois (de début novembre à fin mars). « C’est une période importante pour nous puisqu’elle comprend les vacances de Pâques qui permettent à de nombreuses familles et centres aérés de venir profiter de nos installations. C’est une grosse perte financière. » Puis à partir de mi-juin, les groupes d’enfants et d’adultes sont peu à peu revenus. Pendant les mois de juillet et août, la fréquentation a été plutôt bonne, presque au même niveau que les autres années même si une petite baisse est quand même à noter. Des règles précises ont été mises en place avant d’assurer la sécurité sanitaire de tous. La désinfection des mains est obligatoire avant de prendre le matériel tout comme le port du masque lors de l’équipement et du briefing. « Une fois dans les arbres, la distanciation est naturellement respectée donc on peut enlever son masque. Ce qui chance par rapport à d’habitude, c’est que 2 personnes d’un groupe différent ne peuvent pas se retrouver ensemble sur la même plateforme. »

Création d’un 5e parcours repoussée

Pendant la fermeture hivernale, 2 salariés dont Clément Marquis s’occupent de la maintenance et des modifications des ateliers. « Ici à Lille, il y en a 2 qui ne sont pas trop appréciés par les participants. On a donc trouvé des petites idées pour les modifier et pour les rendre plus accessibles. Je garde ça secret, ça sera une surprise pour l’année prochaine. » (sourire). L’équipe avait également l’intention de créer cet hiver un 5e parcours adulte mais le Covid-19 en a décidé autrement. « Les investissements qui étaient au programme vont être repoussés. Mais le 5e parcours est bien prévu et sera un peu plus dur. Les 4 existants sont plutôt familiaux et cools donc on voulait un peu de difficulté supplémentaire. »

Avant la fermeture du site pour 6 mois, il est encore possible de s’y rendre jusqu’au 31 octobre compris. Le soir d’Halloween, une nocturne y est d’ailleurs organisée afin de finir la saison en beauté et commencera à 18h pour respecter le couvre-feu. Plus d’infos sur le site de l’accrobranche.

Amélie Desjuzeur