Election présidentielle américaine. 5 Novembre, D-Day + 2 : Biden vers la victoire, Trump vers une bataille judiciaire ?

Après un long suspense, le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden semble confirmer sa courte avance, dans la course finale à la présidentielle. Le Momentum a été pris par l’ancien bras droit de Barack Obama, qui a remporté cette nuit (journée du 4 novembre aux Etats-Unis) les états-clefs du Michigan et du Wisconsin. Donald Trump n’a pas dit son dernier mot, alors que la Pennsylvanie est toujours en train de dépouiller ses bulletins…

Aux Etats-Unis, le combat pour la présidentielle américaine approche de ses derniers rounds, entre deux hommes qui se sont rendus coup pour coup, Joe Biden et Donald Trump. Le démocrate mène toujours la danse avec 253 grands électeurs remportés (GE) désormais, contre 214 au président sortant. Tout près de la majorité des 270 GE nécessaires pour remporter la présidentielle. Cette nuit, le natif de Pennsylvanie a décroché les swing states du Michigan et du Wisconsin, après plusieurs heures d’attente. Avec respectivement 16 et 10 grands électeurs, gagnés dans des états marqués par le décès de George Floyd (à Minnesota, MIN) et l’arrestation subie par Jacob Blake (Kenosha, WIS), Biden semble se détacher irrémédiablement. Une avance de 40 grands électeurs, même si Trump mène en Pennsylvanie, swing state de 20 GE, comme en Caroline du Nord (15) et Géorgie (16). Cependant, Nevada et Arizona pourraient échouer à Biden, avec 6 et 11 grands électeurs. De plus, le duel est serré dans les Etats de l’est, où le dépouillement des votes par correspondance continue, comme en Géorgie et Pennsylvanie. Un mode de scrutin favorable à l’ex vice-président, les démocrates ayant beaucoup voté via ce biais.

Six Etats restent à attribuer. A l’est, Trump fait la course en tête comme en Alaska, tandis que Biden devrait remporter l’Arizona et le Nevada.

Trump, l’Empire contre-attaque

Le 45e président des Etats-Unis semble donc proche de la sortie. Mais l’ancien magnat de l’immobilier et homme d’affaires a demandé la suspension du dépouillement en Pennsylvanie et Géorgie, où l’écart se resserre au fur et à mesure que les bulletins des villes et par courrier sont dépouillés. Le président sortant en a fait de même pour le Michigan, qu’a pourtant normalement remporté M.Biden. Un recours en justice pour suspendre les dépouillements dans ces trois états qu’explique Bill Stephien, le directeur de campagne de Donald Trump. « Nous agissons en justice pour suspendre le dépouillement en attendant plus de transparence. Les yeux du pays sont braqués sur la Pennsylvanie mais la Pennsylvanie compte les suffrages exprimés par courrier à l’abri des regards et cela doit cesser ». M.Trump a réitéré ses accusation de fraude électorales, arguant que des voix apparaissent comme par magie en faveur de son adversaire. Cette nouvelle journée qui commence aux Etats-Unis devrait éclairer sur le résultat final, à mesure que les votes finiront d’être dépouillés. Par ailleurs, l’équipe de Donald Trump demande le recompte des votes dans le Wisconsin… où l’écart entre les deux candidats est de 0.6 points.

Géorgie et Pennsylvanie en juges de paix

Dans ces trois « swing states« , le delta entre les deux hommes ne cesse de se réduire. En Géorgie, la capitale d’Atlanta, démocrate, doit encore livrer la vérité de ses urnes, alors que les votes de certains comtés n’ont été dépouillés qu’à hauteur de 84%. A 14 heures heure française, 8 heures en Géorgie (horloge de New-York, côte est), Donald Trump dispose d’une avance de… 0,4 points ! Avec 49,6 % contre 49,2% pour M.Biden, le président sortant voit son avantage fondre comme neige au soleil. Ce qui l’a fort logiquement amené à tenter de stopper l’hémorragie avec un recours en suspension, sur lequel la justice de chaque Etat va se pencher en première instance, avant une potentielle saisie de la Cour Suprême. En Pennsylvanie, d’où il est originaire, Joe Biden remonte la pente (52% contre 46%) grâce à Pittsburgh ou Philadelphie et ses environs, dépouillés à 70%, 84% ou encore 98%. Une situation qui devrait permettre au candidat démocrate de se montrer serein lors des prochaines heures de cette élection à couteaux tirés.

Clément Maillard

Photo Morry GashJim Watson, AFP. Carte L’Express.