Depuis le 4 novembre, le gouvernement a interdit la vente de produits considérés comme « non essentiels » dans les grandes enseignes alimentaires et spécialisées afin d’éviter une concurrence déloyale pour les petits commerces. Contraints de devoir fermer depuis l’annonce d’un second confinement, les petits commerces tentent de s’adapter mais pour certains, ces nouvelles restrictions les mettent en péril.
Dans l’ensemble des grandes surfaces de France, les rayons textiles sont fermés, le coin librairie est entièrement sous film plastique et le rayon jouet est interdit d’accès. Le décret du gouvernement publié le 3 novembre stipule que les fournitures considérées comme « non essentiels » doivent être retirées de la vente. Seuls les produits alimentaires et ménagers restent à disposition. La situation ne semble pas perturber les clients. « On a largement ce qu’il faut et même plus dans nos armoires donc si ça peut réduire un peu la consommation c’est bien mais en même temps, derrière, il y a de l’emploi « explique Véronique à la sortie d’une grande surface. Mais pour les petits commerces, la situation semble plus compliquée.
Des commerçants qui peinent à s’adapter
Bien qu’ils tentent de s’adapter, les conséquences de ces nouvelles restrictions semblent lourdes. C’est le cas de plusieurs librairies dont celle de Paola située à Toulon en région PACA. Co-gérante de « Contrebandes » qui existe depuis 14ans, Paola déplore un impact économique négatif depuis le mois de mars. Même si la période de déconfinement lui a permis de récupérer une partie de la perte de son chiffre d’affaires, ce nouveau confinement l’inquiète. Elle a donc opté pour un système de vente en ligne et retrait de commande ou livraison, le click and collect. Mais selon elle, ce système de vente ne suffit pas à combler les pertes. « Le salon du livre de Toulon, qui devait se tenir du 20 au 22 novembre, représentait un chiffre d’affaires qui sera irrécupérable » explique-t-elle avant d’ajouter « tout ce qu’on a perdu, je ne pense pas qu’on arrivera à le récupérer même si on ouvre rapidement ».
Mais pour d’autre, la situation est plus alarmante. N’étant pas considéré comme de première nécessité, l’ensemble des commerces du milieu de l’esthétique n’ont pas l’autorisation de travailler. Les esthéticiennes ou salon de coiffure se retrouvent à devoir fermer boutique.
« Je ne peux pas épiler par Internet, du télétravail à la maison je ne peux pas le faire dans le métier que j’exerce donc je suis obligée de fermer. »
Imen, esthéticienne et propriétaire du salon « Sublimen » à Toulon.

Malgré une aide de l’Etat lors du premier confinement, Imen, esthéticienne et propriétaire de son salon, est inquiète. Elle explique avoir perçu 1500 euros. Mais cette somme ne comble pas les déficits qui ne cessent de se creuser. « Entre le loyer, les charges fixes, les salaires des employés et mon salaire l’aide ne suffit pas « affirme-t-elle. Sa colère est d’autant plus grande lorsqu’elle trouve avoir fait son maximum pour respecter les consignes sanitaires. « On a plastifié les lits, laissé un espace de 10 à 15 minutes entre chaque cliente pour pouvoir nettoyer le fauteuil, la table, le matériel et la pièce entière et aérer les pièces. 15 minutes qui s’accumulent ça fait du temps de perdu mais on l’a fait » justifie-t-elle.
Le premier j’ai pu m’en sortir mais le deuxième je ne sais pas si je vais pouvoir me relever
Imen
Avec l’approche des fêtes de fin d’année qui représentent un chiffre d’affaires important pour l’ensemble des commerces, les plus petits craignent de ne pas parvenir sortir la tête de l’eau.
Maëlliss Patti
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.