Alors que le 11 novembre approche, le devoir de mémoire s’impose. 102 ans après la fin de la Première Guerre mondiale, quels souvenirs en avons-nous gardé ? Avec le décès du dernier poilu, en 2008, ce conflit est entré dans l’Histoire. Si le paysage français est encore marqué par les stigmates de la Grande Guerre, les témoignages directs, eux, ont cessé. L’association Le Souvenir Français se mobilise pour faire perdurer la mémoire.
L’association est apparue en 1887, au lendemain de la guerre de 1870, ayant opposé la France à la Prusse. Son objectif initial était de veiller sur les tombes des soldats des deux camps, de manière laïque et républicaine. Au tournant de la Belle Epoque, l’association connait un développement univoque avec près de 80 000 adhérents qui s’activent à la création de lieux de commémoration.
Les conflits qui se succèdent donnent un rôle toujours plus essentiel au Souvenir Français. Les décennies passent, le temps fait son œuvre. Les tombes disparaissent, et effacent avec elles, le souvenir des combattants. Inscriptions illisibles, mousse outrancière, elles tombent dans l’oubli. Pire, lorsque des concessions funéraires sont arrivées à terme, de nombreuses dépouilles ont dû être déplacées dans des fosses communes.
« Transmettre la mémoire aux jeunes générations«
Le Souvenir Français lutte contre ces ravages du temps. Hugo Martin, responsable du service des actions des délégations de l’association explique. « Nous veillons sur cette mémoire pour qu’un soldat français ne termine dans une fosse commune« . L’association entretient ainsi les tombes et participe à la création de carrés militaires dans lesquelles plusieurs dépouilles sont inhumées pour éviter cela.
En plus de l’entretien des lieux de mémoire, le Souvenir Français veille à « transmettre la mémoire à la jeune génération« . Pour cela, l’association intervient dans des lycées et organise également des voyages mémoriels. « Il est important qu’un jeune puisse visiter au moins un lieu de mémoire avant la fin de sa scolarité« .
Gagner l’intérêt des jeunes pour ces conflits passés reste toutefois un enjeu notable. Hugo Martin le sait, nous sommes à une période charnière « où il n’y a plus de transmission possible avec des témoins, il faut trouver d’autres moyens« . L’association met ainsi en place de nombreux outils comme l’application mobile « Mémoire dHomme ». Elle permet de géolocaliser son utilisateur pour découvrir où se situent les sépultures de soldats morts pour la France. En cliquant dessus, il peut alors découvrir le destin du défunt. Selon Hugo Martin, connaître le parcours d’un soldat permet de plus intéresser les personnes qui se rendent dans un cimetière.
Avec ses 100 000 adhérents, regroupés dans 1 600 comités locaux, l’association est présente partout en France. Elle permet ainsi d’honorer au quotidien la mémoire combattante qui ne doit pas tomber dans l’oubli.
Flore Lheureux
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