Fermée pendant deux semaines pour non-respect des mesures sanitaires, la jardinerie Famiflora a pu rouvrir ce jeudi … seulement certains rayons, au plus grand regret de la direction.

C’est dans des conditions bien particulières que Famiflora a rouvert, hier. Après deux semaines de fermeture pour non-respect des mesures sanitaires, la plus grande jardinerie de Belgique a pu accueillir ses clients, dans un strict respect des gestes barrière. « On a élargi les allées, les caddies sont désinfectés et chaque personne doit en prendre un », explique Fabien Sobiecki, responsable marketing de l’enseigne. Le non-respect de la distanciation sociale et l’affluence de clients trop importante il y a deux semaines avaient posé problème. La bourgmestre de Mouscron, Brigitte Aubert, avait pris un arrêté pour fermer temporairement la jardinerie.

Les décorations de Noël, « non-essentiel »

À l’intérieur de la jardinerie, à deux pas de la frontière française, tout n’est plus comme avant : des rayons entiers sont rendus impossibles d’accès par des barrières métalliques. Car comme en France, uniquement les produits jugés « essentiels » peuvent être mis à la vente. Chez Famiflora, on peut donc acheter des plantes, des pots, du matériel de jardinage, des bougies, des soins du corps ou encore des articles ménagers, mais pas de décorations de Noël ni de jouets. Pour simplifier, on pourrait dire : un sapin naturel, oui, mais des guirlandes, non. « C’est effarant, on peut acheter une bêche mais pas des boules de Noël », souffle un père de famille en passant devant un rayon fermé. Une autre cliente renchérit, dépitée : « C’est vraiment triste de voir ça ».

Un gros manque à gagner

« La décoration de Noël, ça représente 90 % de notre chiffre d’affaires en cette période de l’année ! », s’exclame Fabien Sobiecki. Même si une alternative de vente en ligne a été trouvée, Famiflora perd beaucoup en n’ouvrant pas ses rayons de décorations. « Et puis c’est vraiment dommage, chaque année on s’investit pour créer un magnifique univers de Noël, et personne ne peut en profiter », regrette-t-il. « Mais nous comprenons cette décision. C’est une question de concurrence, les magasins qui vendent uniquement de la décoration ne peuvent pas ouvrir. »
Autre crainte pour le géant de la jardinerie : que les clients ne soient pas au rendez-vous. « Environ 60 % de notre clientèle est française, alors avec les restrictions actuelles en France, on va avoir beaucoup moins de monde. » Et même si on remarquait quelques plaques françaises sur le parking du magasin, jeudi matin, une hôtesse de caisse le confirmait : « Il y a moins de monde qu’un jeudi normal ».

Clémentine Laurent