En avril 2018, Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, s’était présenté devant l’Assemblée Nationale (française) comme « un Canadien descendu d’un charpentier français de La Rochelle qui, au milieu du XVIIe siècle, avait quitté sa patrie en quête d’une vie nouvelle sur un continent autrefois dit nouveau. ». Cette histoire marque le début de l’immigration française au Canada.
Le point culminant de cette immigration se trouve entre 1962 et 1970 où le Québec accueille 39 000 Français. Cela s’explique par plusieurs facteurs :
- Dans les années 1960, il était possible de faire une équivalence du service militaire français, la Coopération du service national à l’étranger (CSNE), dans la Belle Province. Généralement les jeunes français venaient pour deux ans mais certains ont choisi de s’installer au Canada.
- 1967 voit la création des collèges généraux d’enseignement général et professionnel (cégep), beaucoup de postes d’enseignants étaient alors à pourvoir.
- L’Exposition universelle de 1967 a attiré beaucoup de jeunes à Montréal car il y avait beaucoup d’offres emplois notamment dans la restauration.
C’est le cas, par exemple, du chef Michel Dumas, aujourd’hui youtubeur aux 590 000 abonnés, qui a immigré à Montréal en 1976, à 22 ans, pour travailler dans la restauration. C’est à cette époque, dans les années 1970, que le flux migratoire français se tasse car le Québec connaît une phase de désindustrialisation : entre 1971 et 1980 la France n’envoie que 15 000 personnes. Depuis 2000, on observe une hausse d’immigrants français au Québec, ce sont à peu près 3500 français qui tentent l’aventure chaque année soit deux fois plus que durant la décennie 70.
« La France demeure un bassin prioritaire de recrutement des immigrants pour le Québec, et la promotion de l’immigration y est fortement préconisée. […] en 2013, selon le Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, la France occupe le premier rang de pays de naissance des nouveaux immigrants (immigration économique) au niveau des admissions. Néanmoins, les Français sont également les immigrants les plus nombreux à repartir en France ou à poursuivre leur périple migratoire. »*
Ce résultat est la conséquence de la communication et de la publicité faite par le gouvernement québécois auprès des ressortissants français depuis 2005.
En octobre 2018 le Premier ministre veut réduire d’environ 20% le nombre de migrants accueillis au Québec. Mais pas le nombre d’immigrants français, au contraire. «Actuellement, il y a beaucoup trop d’immigrants au Québec qui ne sont pas qualifiés ou qui ne parlent pas français, dit le Premier ministre. Donc, des Français, on en prendrait plus. De même que des Européens », a indiqué le ministre de l’immigration, Simon Jolin Barrette, lors de sa visite à Paris en janvier 2019. Selon des propos rapportés par le quotidien québécois Le Devoir à la même date, François Legault, Premier ministre du Québec, considère l’immigration française comme un atout, puisqu’elle « ne présente généralement ni problème de qualification ni problème de langue ».
*Sophie-Hélène Goulet, L’immigration française contemporaine au Québec : entre retour au pays, poursuites migratoires et intégration durable
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