Ils réclament un « Noël sans Amazon »

Un Noël sans Amazon. C’est l’idée de la pétition publiée lundi. Déjà signée par plus de 120 élus, membres d’ONG, syndicalistes personnalités et citoyens, elle a pour but de « stopper Amazon avant qu’il ne soit trop tard ».

Ils demandent l’instauration d’une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon. Avec le #noelsansamazon, ils appellent à boycotter l’enseigne au profit d’une économie plus circulaire. Mais pourquoi cette pétition ?

Des raisons économiques

Selon les signataires,  Amazon apparaît comme « le grand gagnant de la crise » du Covid-19 et du confinement. La nouvelle fermeture des commerces de proximité causée par le reconfinement, porte un coup sur le revenu des petits commerçants alors que la fortune de Jeff Bezos, PDG d’Amazon , dépasse maintenant la barre de 200 milliards de dollars.

Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde. Crédit: Melty

Les signataires – notamment Anne Hidalgo, la maire de Paris, demandent des lois qui freinent le développement du groupe de vente en ligne en France. Pourtant, pour l’instant, les décisions du gouvernement vont dans le sans inverse. Les routiers travaillant pour Amazon bénéficient de dérogations pour livrer les colis à temps ; les projets en cours d’entrepôts de centre de tri ou d’agences de livraison  ne sont pas stoppés, et enfin, il y a le fameux décret du 3 Novembre qui  interdit aux commerces de vendre des produits non essentiels sauf… aux enseignes en ligne, comme Amazon.  D’après les récentes estimations, 100 000 emplois sont menacés à travers la en France

Rappelons également que l’enseigne est soupçonnée d’une évasion fiscale massive.

le secteur du livre est l’un des plus impacté

Agir pour le climat

GreenPeace et de nombreuses associations de défense de la nature ont participé à cette pétition. En effet, au delà de l’impact économique, l’impact environnemental du géant de la distribution est également décrié.

Pour eux, la crise du Covid devrait nous servir à repenser en profondeur nos modes de consommation  et de vie sociale, pas à nous enfoncer dans un monde de surconsommation prédateur. Ce développement accéléré se fait aux dépens des engagements climatiques de la France. En permettant de tout acheter « en un clic », Amazon favorise en réalité la multiplication d’achats superflus et sur-emballés, consommateurs de ressources et émetteurs de CO2. Le tout ajouté au recours  de la part de la multinationale à des modes de transports polluants et à l’artificialisation des terres pour construire 19 nouveaux entrepôts en France.

Elle se traduirait également par la distribution de 2 milliards de produits supplémentaires par an, ce qui nous enfoncerait encore plus dans le chaos climatique.

L’aspect humain

Il est reproché à l’entreprise de Jeff Bezos d’avoir permis la contamination de 20 000 employés dans ses entrepôts. De plus, les revendications salariales sont ignorées et  les demandes de primes exceptionnelles liées à l’augmentation de l’activité sont refusées (contrairement au premier confinement), tout comme le maintien du salaire pour celles et ceux qui doivent être confinés.

Alice Gadenne