Covid-19 : le blues des étudiants

Enfermement, isolement, lassitude … La pandémie est synonyme d’un blues des étudiants, en Belgique, bien loin de la vie universitaire qu’ils avaient parfois imaginée.

« On a l’impression que tout nous tombe dessus, qu’on est des cobayes », reconnaît Eline. Comme elle, beaucoup d’autres étudiants peinent à s’adapter à leur nouveau quotidien, qui ne ressemble en rien à ce qu’on vante de la vie étudiante. La principale raison : la mise en place des cours en distanciel, dans le supérieur.

La peur du décrochage scolaire

« C’est pas facile du tout d’avoir des cours en visio », souffle Filomena, étudiante en sciences humaines et sociales à l’Umons. Elle peine à rester concentrée devant son écran pour suivre les cours, comme Pauline, étudiante en psychologie : « Les cours en visio, ça m’endort, j’ai l’impression de regarder une vidéo YouTube. »
Pour les étudiants de première année, l’expérience est d’autant plus étrange. « J’ai l’impression d’être en vacances avec des examens à rattraper. Je n’arrive pas à me dire que c’est ça l’université », reconnaît Iole.  À contrario, d’autres comme Yvonne s’en accommodent. « Avec les cours enregistrés, je peux étudier quand je veux et en accéléré ! Et puis j’aime bien rester tranquille chez moi. »

Cours et vie personnelle se confondent

« Parfois, je perds un peu la notion du temps, du fait de ne pas sortir plusieurs jours d’affilée », reconnaît Arthur, en architecture à Tournai. Les cours en distanciel font que l’espace de vie devient aussi l’espace de travail. « Les cours en présentiel me permettaient d’avoir un rythme », explique Mélia, en biologie. « Là, notre lieu de travail et notre lieu de vie sont le même. J’arrive beaucoup moins à réviser, après avoir passé toute la journée en cours sur mon ordinateur. »
Pour Eline, « C’est une période angoissante. » L’étudiante à la Haute école en Hainaut à Tournai explique qu’avec sa charge de travail, elle ne dissocie plus vraiment les cours de sa vie personnelle. « Quand on mélange tout, on n’a plus de vie ! »

« J’ai l’impression de rater ce qu’on me vendait de la vie étudiante »

Avec les cours à distance et l’enfermement, certains ont l’impression de passer à côté de leur vie étudiante. « Tous les jours sont des dimanches, ça me rend dingue ! », s’exclame Filomena. « Je ne supporte pas de devoir rester chez moi, ça me frustre. » Mélia regrette la situation : « Parfois, j’ai l’impression que l’année passe un peu à la trappe et qu’on ne peut pas profiter de notre jeunesse. Les études passent tellement vite, j’ai l’impression de rater ce qu’on me vendait de la vie étudiante ».
Heureusement, tous ne sont pas totalement isolés. « Je suis dans une colocation de cinq, il y a quand même de l’ambiance », relève Arthur, qui voit aussi des amis à l’extérieur. Marie, étudiante en ingénierie et gestion, a décidé de retourner chez ses parents pour ne pas rester seule dans son kot.

Parfois difficile de payer le loyer

Autre conséquence de la crise : certains ont perdu leur job étudiant. C’est le cas de Pauline, qui doit compter sur des aides sociales pour payer son loyer. « Mon contrat étudiant a été stoppé parce que les magasins ont fermé. Heureusement, le loyer n’est pas trop cher, mais beaucoup d’autres étudiants risquent de perdre leur logement. »

Même si tous comprennent la situation, ils n’attendent qu’une amélioration de la situation pour reprendre leur vie normale d’étudiants.

Clémentine Laurent

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