Ça roule doucement pour Blablacar

Lancé entre juillet et novembre 2012 par la société Comuto, BlaBlaCar est actuellement leader mondial du covoiturage avec 70 millions d’utilisateurs en 2019. Après avoir survécu aux grèves en décembre dernier, la crise de la Covid-19 actuelle n’empêche pas la plateforme de covoiturage de tourner… à son rythme.

Si Blablacar a connu une reprise très rapide cet été, c’est en partie grâce au premier déconfinement en juin dernier. Les fidèles utilisateurs se sont empressés de re-proposer leurs services de covoiturage, tout en respectant les gestes barrières. Sur le site de la société, on peut lire ces indications  » Le covoiturage est un moyen de transport qui minimise le nombre de contacts et qui peut ainsi aider à voyager dans des conditions plus sûres… nous vous demandons, comme toujours, de respecter le port du masque et les gestes barrières pendant le trajet « . Concernant ses projets, Blablacar a décidé de reporter son offre Blablabus (ex-OuiBus), avec le confinement.  Nicolas Brusson avait déclaré à l’AFP. « On veut éviter de faire le yo-yo: relancer pour Noël, refermer début janvier».

Tous touchés, tous concernés

 Mais qu’en est-il de la réalité des déplacements en voiture à quelques semaines des vacances ?  Nous avons posé la question à des utilisateurs réguliers de l’application, afin de savoir, comment ils gèrent leurs déplacements en covoiturage pendant le confinement.

 Isabelle a 57 ans, et elle recourt actuellement un peu moins à Blablacar que d’habitude. Elle est utilisatrice depuis 2011, et comme beaucoup, s’est tournée vers cette plateforme car « elle avait plus de succès que les autres à l’époque« . Selon elle, les déplacements grâce au covoiturage sont moins onéreux, et cela permet de faire des rencontres. Ses trajets avec d’autres passagers lui permettaient de réduire ses coûts liés aux déplacements, mais aujourd’hui elle circule beaucoup moins avec l’application. « Je bouge moins à cause du confinement », dit-elle, « et la peur des gendarmes et des 135 euros d’amende fait plus peur que le Covid lui-même ».

Pour les jeunes et les étudiants, l’aspect financier prône sur le côté écologique, un peu malgré leurs engagements. Adam utilise Blablacar depuis peu mais a bénéficié des trajets au mois de septembre, afin de pouvoir rentrer chez lui, à deux heures de son lieu d’étude. Cependant, s’il avait eu les moyens financiers pour, il aurait opté pour les trajets en train, qui sont selon lui « plus sobres au niveau carbone ».

 A contrario pour Inès, 21 ans, Blablacar lui à permis « d’agrandir mon cercle social, ce qui peut être bénéfique professionnellement » explique-t-elle. Elle peut se permettre d’utiliser la plateforme en tant qu’offreur de trajet car elle est véhiculée. Cependant comme beaucoup d’étudiants, elle n’utilise plus Blablacar pendant le confinement. Mais elle remarque tout de même une différence « car mes économies ont disparu avec mon arrêt de l’utilisation de l’application« . La gestion du transport en temps du Covid est différente selon les âges et de la possibilité de télé travailler ou non. Pour Claire et Sandrine, deux infirmières au CHU d’Angers, pas le choix que de pratiquer le partage de trajet. Elles se rendent sur le même lieu chaque jour. « C’est plus évident pour nous car nous allons au même endroit (…) mais nous devons respecter les gestes barrières, il y a un risque en plus dans notre métier. » explique Claire. Car souvent le matin, «  Les gens vont au travail à la même heure alors tout le monde est entassé dans les transports en commun« . La santé et le gain de temps passent avant tout.

Pour cet hiver, la société souhaite se concentrer sur son offre de covoiturage. Depuis le confinement, le trafic de ces trajets partagés est à environ 25% des chiffres habituels, à 10.000 réservations par jour en moyenne. Ceux qui sont loin de leur famille espèrent rentrer chez eux lors des fêtes que ce soit en bus, en train ou en covoiturage.

Clémentine Marié