Des nuggets de poulet artificiel : les habitants de Singapour ont trop de la chance !

La start-up Eat Just va proposer son produit à base de viande de poulet fabriquée en laboratoire. Jugés sans danger pour la consommation, les produits vont bientôt être vendus dans les restaurants de Singapour. Qui est volontaire pour en goûter ?

 Une autorisation a été délivrée, mercredi 2 décembre, par les autorités sanitaires du pays. L’agence a précisé que le produit « a été déclaré propre à la consommation dans les quantités prévues et a été autorisé à la vente à Singapour comme ingrédient des nuggets Eat Just ». En effet l’entreprise travaille depuis plusieurs années sur le développement de ce produit, et a souligné avoir « fabriqué plus de 20 lots de viande de poulet artificielle dans des bioréacteurs de 1 200 litres avant de soumettre sa production à des tests de qualité et de sécurité.« 

La conquête d’une agriculture cellulaire

En revanche ce n’est pas la première fois que des tests de productions de viande artificielles essaient de faire naitre un nouveau marché. Une première tentative de production de chair de poisson rouge a été tentée dans les années 1990, et les viandes cultivées dans divers laboratoires avec succès ont été l’agneau et le bœuf. C’est en même temps qu’un entrepreneur néerlandais, Willem van Eelen, avait déposé le premier brevet sur une viande propre cultivée in vitro. Car, avant de pouvoir commercialiser la viande, il faut accroitre les rendements des cultures de cellules souches grâce à l’utilisation d’incubateurs et améliorer la technologie pour concevoir un produit comestible. Bref, un sacré processus notamment pour ses engagements envers la préservation de l’environnement. Créer de la viande sans tuer des animaux, telle est la conquête d’une agriculture dite cellulaire. Derrière le secteur du transport, la consommation de viande reste la seconde cause la plus polluante du monde. On sait aujourd’hui aussi que l’élevage de viande est très consommateur en énergie, puise beaucoup d’eau et de ressources alimentaires. Elle est aussi source de gaz à effet de serre, de déforestation et d’accaparement des terres.  Dans le monde, 71 % des terres agricoles sont consacrées à l’élevage du bétail et à la culture de la nourriture.

 Il y a eu beaucoup de questionnement cette année face au rapide développement de la viande artificielle, mais le PGD de Eat Just affirme être « persuadé que l’autorisation du régulateur pour notre viande cultivée sera la première d’une série à Singapour et dans d’autres pays dans le monde ». Face à la consommation de viande qui devrait augmenter de 70 % d’ici 2050, la ville avait pourtant annoncé vouloir favoriser la production alimentaire locale. Aujourd’hui avec la présence du marché végétarien, on sait que le consommateur accepte de consommer des produits qui sortent de l’alimentation traditionnelle. Reste à vérifier sur le long terme, si toutes les promesses de cette commercialisation de viande artificielle auront de réels d’impacts positifs sur la santé et l’environnement.

Clémentine Marié