Trois semaines avant les fêtes de fin d’année, les ostréiculteurs sont dans le flou. Alors que cette période est cruciale pour les producteurs, la difficulté à remplir les carnets de commandes se fait ressentir.

Les Français sont de grands consommateurs d’huîtres, surtout avant les fêtes de fin d’année. En 2017, nous avons acheté près de 5 kg par habitant. Alors peu avant les festivités, celles-ci devraient être déjà inscrites sur les cartes des plus grands restaurants. Mais cette année, crise sanitaire oblige, les ostréiculteurs n’arrivent pas à écouler leurs stocks. Les restaurants ainsi que les marchés sont fermés, qui habituellement sont des lieux de reventes pour les ostréiculteurs. Les commandes risquent d’être 10 à 15% en baisse par rapport à l’année dernière. « Pour le moment c’est très dur, la situation est catastrophique » explique Thierry Bidart, ostréiculteur sur le port de Meyran.
L’avenir des ostréiculteurs en suspens
Pour remédier aux difficultés, nombreux sont ceux qui écoulent leurs stocks sur les marchés en plein air. D’autres misent sur la qualité. Damien Lelong, producteur à Lestre, déclare : « Je mise sur les huîtres spéciales d’Utah, et le très bon s’en sort un peu mieux ».
Bien que les ostréiculteurs soient dans l’attente, les fêtes de Noël auront lieu. Rien n’est encore perdu. Aurélien Quesnel, ostréiculteur à Saint-Vaast-la Hougue se veut optimiste : « Même si les Français doivent fêter Noël à deux, confinés, ils se feront plaisir ».
La pub de Bouygues Telecom n’arrange pas les choses
La nouvelle campagne publicitaire de Bouygues Telecom n’aura pas fait l’unanimité. Alors que l’annonce se voulait d’un ton ironique, le message véhiculait était le suivant : « Les huîtres ne sont pas bonnes, elles rendent malades ». Pour les ostréiculteurs, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Touché de plein fouet par la Covid-19, il n’en fallait pas plus pour attirer du mépris envers l’opérateur des télécommunications. En terres bretonnes et pour montrer leur mécontentement, les ostréiculteurs ont saccagé la façade de la boutique de Lorient, un mois avant Noël. Plusieurs mètres cube ont également été déversés devant plusieurs boutiques de l’opérateur.
Jacques Carrer, président syndical ostréicole de la Ria d’Etel, déclare « Nos huîtres ne rendent pas malades. On a demandé que la publicité ne soit plus diffusée ». Ayant eu gain de cause, l’opérateur s’est rapidement excusé, allant même jusqu’à aider les ostréiculteurs bretons en vendant leurs bourriches dans une de leurs boutiques à Lorient. Et pour faire preuve d’originalité, celle-ci a été renommée « la boutique Bhuîtres ».
Quentin André
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