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Le prix Albert Londres récompense Allan Kaval du Monde pour ses articles sur « l’enfer syrien »

Après le prix Bayeux des correspondants de guerre et le prix Ouest-France Jean Marin, le journaliste a une nouvelle fois été récompensé pour une série de reportages sur la Syrie.

C’est la récompense la plus prestigieuse du journalisme francophone : le prix Albert Londres. Il vient d’être décerné pour sa 82ème édition au journaliste du « Monde » Allan Kaval pour la catégorie presse écrite.

Ce spécialiste du Moyen-Orient âgé de 31 ans, s’est intéressé à un centre de détention géré par les forces kurdes dans le Nord-Est de la Syrie où sont emprisonnés les derniers combattants et partisans du « califat » de l’organisation Etat islamique. Un reportage sur : « la mort lente des prisonniers djihadistes ». Il a été accompagné pour ce travail de la photographe Laurence Geai.

Publié en octobre 2019, son reportage a marqué le jury du Prix Albert Londres pour ses « ses portraits empreints d’humanité » qui laissent place à une profonde réflexion et analyse.

Le lauréat a été blessé au début du mois d’octobre dans un bombardement au Haut-Karabakh. Il était encore hospitalisé lorsqu’il a été récompensé ce samedi mais n’a tout de même pas caché être « fou de joie ». Il a également exprimé ses inquiétudes, conscient que rien n’est vraiment changé sur les lieux de son reportage. Il souligne: « Il y a eu des tentatives de mutinerie, mais aucune réponse judiciaire n’est encore envisagée pour cette prison. (…) Ce centre est une zone grise où le droit n’a pas cours et où, en définitive, l’Etat Islamique a réussi à imposer son monde. »

Ont également été récompensés dans la catégorie audiovisuelle : Sylvain Louvet et Ludovic Gaillard pour le documentaire diffusé par Arte « Tous surveillées, 7 milliards de suspects », qui alerte sur l’intrusion des technologies de la surveillance dans notre quotidien.

Côté livre, la récompense a été remise au russe Cédric Gras pour son ouvrage « Alpinistes de Staline » sur le parcours des frères Abalakov: alpinistes sibériens victimes de la terreur stalinienne.

Manon Serenne