Baisse des effectifs : les pompiers d’Haubourdin en colère

À compter de l’an prochain, une baisse d’effectifs est pressentie dans onze casernes du département du Nord, dont celle d’Haubourdin. Redoutant un impact sur la qualité de leurs missions, les pompiers haubourdinois interpellent la population.

Pompiers, habitants et élus du territoire ont bloqué partiellement la circulation dans la rue de la caserne ce vendredi 4 décembre. Ce qui est en cause, ici, c’est à nouveau la baisse d’effectif. Programmée pour janvier 2021 par le SDIS du Nord, elle prévoit le passage de 7 à 6 sapeurs-pompiers la nuit, les week-end et jours fériés. En uniformes, avec fumigènes, banderoles, tracts, et gyrophares allumés sur leurs véhicules, les pompiers ne cachent pas leur colère. 

Le septième homme

C’est peut être un seul effectif de moins. Mais ça changerait tout. « C’est un danger aussi bien pour les pompiers sur le départ en intervention, que pour les concitoyens sur le service rendu car cela impacte directement le délai de départ en intervention », témoigne Marc Lehoucq, représentant CGT.

Ce poste supprimé, c’est celui du « pompier stationnaire ». C’est lui qui s’occupe de « l’appel des pompiers volontaires en supplément, de gérer la fermeture de la caserne, les effectifs, et les départs en intervention » interpelle Marc Lehoucq. Un pompier clé qui doit avoir des yeux et des oreilles partout pour assurer le bon fonctionnement de la caserne. « S’il doit partir en intervention, il ne peut pas s’occuper de ces missions correctement ». 

Un ras-le-bol généralisé

En octobre 2019 déjà, les soldats du feu avaient défilé à Paris pour dénoncer le manque d’effectifs et de reconnaissance de leur profession, lors d’une manifestation nationale. La marche avait réuni entre 7 000 et 10 000 personnes.

« On n’a pas assez de pompiers professionnels dans les casernes, on est obligés de solliciter des pompiers volontaires. Les délais s’allongent et les réponses opérationnelles ne sont pas adéquates », Julien, pompier en Dordogne.

Ce mois-ci encore, plusieurs pompiers expriment leur colère devant les centres de secours. La question de la surcotisation pour les retraites revient elle aussi sur la table. Plus d’un an après les mouvements des hommes du feu, ils tirent à nouveau la sonnette d’alarme.

Cidjy Pierre