C’est le général De Gaulle qui à cette époque, cherche un « journal de référence » tourné vers l’étranger. Le président du conseil national de la Résistance lui suggère alors le nom d’Hubert Beuve-Méry. Le 11 décembre 1944, le journal « Le Monde » est créé.
Tout d’abord, il faut savoir qu’avec l’occupation allemande, la liberté de la presse s’achève et les journaux sont donc soumis au régime de Vichy. L’Allemagne met en place un système de censure et les services de l’Information orientent les journaux vers des thèmes spécifiques. Ils vont également ordonner la publication de certains articles pour mettre en valeur les idées du gouvernement allemand. Les journaux sont donc obligés de prendre un abonnement à l’agence de presse de Vichy et pour paraître, un journal doit recevoir l’autorisation de l’occupant. À la suite de ces nouvelles mesures, beaucoup de journaux clandestins apparaissent sous la Résistance : 1 200 titres de journaux clandestins sont édités à 2 millions d’exemplaires.
Le journal n’est donc pas issu comme la plupart des autres journaux, de la Résistance. Il provient directement de l’envie du général De Gaulle d’avoir un journal avec une visibilité internationale. Rien de très étonnant car comme nous le savons tous, il est pour la liberté de la presse et ne cesse d’utiliser les médias pour diffuser ses idées et s’exprimer publiquement que ça soit à la radio ou à la télévision. Pour mettre en place son idée, il fait appel au ministre de l’information afin de trouver le futur directeur du « Monde ». Mais tout compte fait, c’est le Président du conseil national qui lui soumet le nom d’Hubert Beuve-Méry. Un ancien professeur de droit international à l’Institut français de Prague et auparavant, correspondant pour le journal Le Temps. D’ailleurs, pour obtenir un emplacement pour travailler, le journal « Le Monde » prend possession des anciens locaux du journal « Le Temps » car celui-ci avait été réquisitionné par le gouvernement allemand à cause de titres diffusés sous l’Occupation.

Son format, sa présentation et son équipe rédactionnelle est maintenue avec le nouveau journal. Le 11 décembre 1944, Hubert Beuve-Méry monte sa propre SARL (Société À Responsabilité Limitée), « Le Monde » avec un budget de 200 000 francs. Il parvient également à donner une indépendance financière, politique et rédactionnelle. Ensuite, le premier numéro sort le 18 décembre 1944. À partir de 1960, le journal passe de 137 433 exemplaires à 347 783 en 1971. Il est l’un des derniers quotidiens français à faire partir des quotidiens français « du soir ». Sa ligne éditoriale est réputée pour être de centre gauche avec 63% de lecteurs de gauche. C’est en 1969, que Hubert Beuve-Méry prend sa retraite. De 1982 à 1994, le journal connait des difficultés financières et éditoriales. Avec André Laurens à sa tête, les ventes d’exemplaires chutent car le journal est considéré comme trop fervent défenseur de Mitterrand. C’est donc André Fontaine qui reprend les rênes du quotidien et qui décide d’éloigner le journal de ce courant politique. Mais le nouveau directeur ne s’arrête pas là et dénonce à travers « Le Monde », le scandale du Rainbow Warrior (sabotage du navire amiral de l’organisation écologiste Greenpeace par les services français secrets, le 10 juillet 1985). Cela lui permet d’augmenter à nouveau les ventes.
Fanny Kerloch
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