Dans la région du Haut-Karabakh, dans le Caucase, se livre une guerre ethnique et religieuse dont on n’entend pas beaucoup parler en Occident.
Pour comprendre les origines du conflit il faut d’abord regarder une carte : le Haut-Karabakh est une enclave arménienne située en territoire azéri. La région est peuplée d’Arméniens après le découpage soviétique effectué sous les ordres de Staline en 1923. Cette curieuse répartition conduit à un entremêlement des nationalités et à des différences ethniques et religieuses qui avaient déjà abouti à une première guerre dans la région en 1992, quand les Arméniens avaient conquis des terres limitrophes pour sécuriser la région. Depuis un semblant d’équilibre avait été trouvé sous l’influence de la Russie qui règne dans le Caucase.

En septembre 2020 pourtant les tensions ont repris malgré des tentatives de médiations des Russes et des Américains. L’Azerbaïdjan, appuyé par la Turquie du président Erdogan a lancé l’offensive contre l’Arménie, mettant les habitants du Haut-Karabakh dans une situation délicate. En effet, les armes de destruction massive fournies par les Turcs ont causé des pertes irréparables dans les rangs arméniens. Beaucoup de familles, victimes des bombardements, se sont retrouvées sur les routes mais, faute de destination, retournent chez elles au péril de leur vie.
Cette guerre n’a pas seulement une signification politique, elle est aussi le terrain d’expression d’une lutte religieuse. Les Arméniens sont traditionnellement chrétiens, liées à l’Occident, tandis que les Azéris sont de confession musulmane, soutenus par la Turquie. Cela attise les tensions dans une région connue pour son explosivité mais qui jusque là était contrôlée par la Russie. Hélas le nouveau gouvernement arménien n’a pas su obtenir les faveurs du pouvoir russe qui laisse de ce fait agir les Azéris, et à travers eux la Turquie, dans ces territoires insoumis. Poutine a cependant déployé près de 2000 soldats pour garder les points importants : routes, sites stratégiques ainsi que certains monuments religieux vieux de plusieurs millénaires que l’Eglise orthodoxe veut protéger.
Henri de Beauvillé
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