Ce jeudi 17 décembre, le journal The Guardian a élu le photographe d’agence de l’année. Le prix a été décerné à Hector Retamal, photojournaliste de l’Agence France-Presse et correspondant en Chine.

Le coronavirus ayant occupé l’essentiel du paysage médiatique en 2020, c’est avec une certaine cohérence que The Guardian a opté pour un reportage photo ayant su retranscrire l’angoisse et l’incertitude régnants autour du COVID. Correspondant chilien basé à Shanghai pour l’AFP, Hector Retamal a réalisé un reportage photo à Wuhan tout au long de l’année, ville où le virus est apparu. Dès le mois de janvier, quand ce dernier commençait à inquiéter les autorités sanitaires, le journaliste pressentait la dimension planétaire qu’allait prendre le COVID : « Je me souviens d’un début de crise sanitaire en sourdine à la mi-janvier. Quelques jours plus tard, j’ai senti que l’apparition de ce nouveau virus provoquant des détresses respiratoires pouvait devenir une grande histoire »

Son reportage nommé « Quatre saisons à Wuhan » est assez explicite. Muni de son appareil photo, Hector Retamal a couvert l’évolution de la ville de Wuhan, du début de la crise en hiver jusqu’à cet automne terminant cette sombre année 2020. Son récit et l’ensemble de ses photos sont disponibles sur le site de l’AFP. Afin d’illustrer, la photographie présentée ci-dessus est sans doute la plus célèbre, mais également celle qui représente parfaitement la violence de l’épidémie : un homme décédé, allongé en pleine rue entouré par une équipe sanitaire en panique. Le photojournaliste nous raconte ce qu’il a ressenti après avoir pris cette photo : « Nous n’avons jamais su de quoi cet homme était mort, mais l’image du cadavre de ce vieil homme resté sur la chaussée et de l’agitation autour de lui incarnait la crise plus que tout autre. »

Dans cette année si particulière, Hector Retamal a su retranscrire la situation de crise en Chine aux yeux du monde. Grâce à sa narration et à ses photographies, son reportage lui a valu ce noble prix de photographe d’agence de l’année.

Louis Havet