Fêter Noël sans sapins ? Impensable pour les Français ! Alors lorsque le gouvernement a annoncé le mardi 17 novembre l’autorisation de la vente de sapins, c’était un vrai soulagement. L’heure est maintenant au choix du sapin.

Les Français ne peuvent pas s’en passer. Le sapin, c’est une tradition ! Pour les petits comme pour les grands, décorer son sapin est un plaisir. L’année dernière, un peu moins d’un foyer sur quatre a acheté un sapin pour célébrer Noël, selon l’institut d’études Kantar TNS MB, soit sept millions de sapins (naturel et artificiel) ont été achetés en France.
Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus soucieux de l’environnement. En cette période de Noël, comment pouvons-nous concilier plaisir et écologie ? Pourquoi ne pas craquer pour un sapin écologique ? Mais alors lequel choisir entre arbre naturel et artificiel ? On vous dit tout.
Il serait plus facile de croire que le sapin artificiel est plus écologique que son adversaire et pourtant, la question est complexe. Une étude canadienne de l’entreprise Ellipsos a étudié le cycle de vie de ces deux sapins en 2009. Il faudrait garder son sapin artificiel près de vingt ans afin que son bilan carbone devienne favorable, alors qu’en moyenne les Français ne le gardent que six ans ; difficile alors d’être « eco-friendly ».
Quant au sapin naturel, il est biodégradable, c’est-à-dire qu’il peut se décomposer à l’inverse du sapin synthétique, qui lui, est fabriqué à partir de dérivés de pétrole. Sans oublier que la majorité des sapins artificiels proviennent d’Asie. Un impact considérable pour l’environnement puisque son transport alourdit son bilan carbone. En conséquences, toujours selon Ellipsos, il émet l’équivalent de 8,1 kg de CO2 alors que le naturel n’en émet que 3,1 kg.
Le sapin naturel est-il vraiment si écologique ?
Sommes-nous raisonnables de couper un arbre vieux de plus de dix ans pour être juste quelques semaines la star des Français ? Nombreux sont les préjugés sur le sapin naturel. Certains croient que leur vente n’est autre que de la déforestation; au contraire, elle fait vivre toute une agriculture. Les arbres ne sont pas arrachés mais bien cultivés sur plus de 5.000 hectares, principalement dans le Morvan, le Jura et les Ardennes.
Une culture de sapins naturels à Sainte-Marie dans l’Ille-et-Vilaine. © Stephane Mahe / Reuters
En 2003, un décret est venu appuyer cet argument : « La plantation d’essences est considérée comme de la production de sapins de Noël, donc comme une production agricole. »
L’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN) et Val’hor ont précisé à Ouest France :
« Il n’y a aucune ambiguïté au sujet de la déforestation. L’arbre de Noël n’est pas un sapin sauvage déraciné en forêt mais bien une plante cultivée. Pour chaque sapin coupé, un arbre est planté. »
Pendant ses dix années de culture, le sapin va capter le CO2 et rejeter de l’oxygène. Un temps assez court qui permet de ne pas acidifier les sols.
Seulement, il ne suffit pas d’acheter un sapin naturel pour réduire son impact environnemental, il faut également acheter local. Mais à l’heure où les Français ont une préférence pour le Nordmann (qui représente près de 80% des achats de sapins naturels en 2019), c’est aussi celui qui provient le plus souvent de forêts européennes.
De plus, 56 % des Français accordent une importance à l’origine du sapin naturel. Mais seulement 26% des acheteurs se souviennent avoir vu cette mention indiquant l’origine du pays. Il reste donc encore du progrès pour être plus écologique.
Depuis, plusieurs sapins ont été reconnus Label rouge garantissant la qualité (coupé avant fin novembre), sa traçabilité et ses méthodes de production. D’autres ont également suivi : les labels « Plante bleue », le label France sapin bio…
La dernière étape est aussi importante que la première. Que faire de son sapin une fois les fêtes finies ? Il ne faut pas oublier que le sapin naturel se recycle (compost, copeaux). Et les Français l’ont bien compris puisque plus de quatre sapins sur cinq sont recyclés. Selon Kantar TNS MB, cette tendance a évolué au fil des années par l’augmentation des points de collecte.
La solution la plus écologique reste toutefois le « Do it yourself », le fabriquer soi-même. Et si vous optez pour un sapin en pot et que vous souhaitez le replanter. N’oubliez pas que celui-ci grandira très vite et que vous pourrez vous retrouver avec un monstre de plus de 30 mètres dans votre jardin.
Noémie Loiselle
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