Peut-on fêter Noël sans déchets ?

En parallèle des fêtes de fin d’année : la thématique du gaspillage devient de plus en plus présente. Analysons donc ce phénomène qui a pu pousser à la surconsommation et tentons de trouver des alternatives face aux nouvelles problématiques.

Dès lors que l’on parle de Noël ou plus généralement des fêtes de fin d’année : on pense d’abord à la magie qu’apporte cette période, par une nostalgie plus ou moins lointaine liée à l’enfance. C’est un moment de convivialité, de partage où les familles se retrouvent. Si cet évènement permet de prouver sa générosité par un cadeau, bien emballé et disposé quelques temps au pied d’un sapin, souvent acheté pour l’occasion, que se passe-t-il après ces fêtes ? Une fois que la nouvelle année est bien installé, on range les décorations de Noël dans un carton, pendant 11 mois, dans le grenier. Mais qu’en est-il des papiers cadeaux déchirés ? Des sapins qui continuent de perdre leurs aiguilles, ou bien même des vêtements, des jouets qui ne nous plaisent pas et que l’on a reçu en cadeau ? Si Noël et les fêtes de fin d’année symbolisent le fait d’offrir des cadeaux aux autres, il y a souvent un facteur qui est oublié : le gaspillage et ses déchets.

Le contexte à l’approche de Noël ne favorise clairement pas à limiter ce gaspillage dû à la consommation excessive. En effet, tout juste avant Thanksgiving, que l’on fête aux Etats-Unis uniquement, se déroule le Black Friday. Noir de monde, cet évènement commercial a depuis quelques années traversé l’Atlantique, le tout pour remplir les rues commerçantes, ainsi que les grandes enseignes, le temps d’un vendredi et de son week-end de fin novembre. Dans cette période, un mois à peine sépare le Black Friday de Noël, et des bonnes affaires jusqu’à l’approche des fêtes continuent de se montrer, les ventes ne désemplissent pas. Par les recettes et profits que font les commerces, et par ce biais l’Etat à travers sa TVA, ce contexte de ventes sans comparaison dans l’année profite massivement à l’économie mondialisée, au point de favoriser la consommation à la culture par les musées et cinémas, qu’elle juge tout de même d’exception.

Le débat autour du sapin

Si les achats se font généralement dans le mois qui précède Noël, jusqu’à tard pour les plus désorganisés : les décorations pour les fêtes de fin d’année sont souvent utilisées pendant plusieurs années, des guirlandes aux boules de Noël, mais encore faut-il les accrocher quelque part. Le sapin est un sujet particulier tant sa production n’est que pour un seul but : habillé de nombreux foyers pendant les fêtes. Si certains se contentent du sapin de Noël en plastique, d’autres privilégient un vrai sapin, acheté dans une grande surface ou chez leur fleuriste.

Le sapin de Noël de Bordeaux en 2019, place Pey Berland devant l’hôtel de ville.
Crédits : PHOTOPQR/SUD OUEST/Quentin Salinier

Ce dernier choix est toutefois sujet à débat, et est contesté par de nombreux écologistes, comme notamment de la part du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, qui disait en septembre : « Nous ne mettrons pas des arbres morts sur les places de la ville » . Remettant en cause la surproduction de sapin pour chaque période de Noël, le girondin a alors décidé de remplacer la mise en place habituelle d’un sapin géant par un spectacle numérique à hauteur de 60.000€. Du côté des cultivateurs, on parle de « sapin-bashing ». Pour contrer cela, une demande a été faite pour labéliser les sapins issus du Morvan, une région de Bourgogne produisant un million et demi de sapin par an, en Indication géographique protégée (IGP) d’ici 2022.

La meilleure alternative reste donc encore de se procurer un sapin avec racines, afin de pouvoir le replanter ailleurs, au terme des fêtes de décembre. Sinon, économiquement, le choix du sapin artificiel reste un bon compromis car réutilisable à volonté.

La consommation durant Noël de plus en plus questionné

Face à la consommation excessive et à certaines traditions de Noël étant de plus en plus contestées : Des alternatives nombreuses sont possibles afin de limiter ses déchets à l’issue des fêtes de fin d’année. En terme de cadeaux, même si le gouvernement via une fiche en 2017 conseillé vivement d’offrir avant tout des abonnements pour des musées, du théâtre ou encore des évènements sportifs, le contexte est désormais tout autre. Etant appelé à offrir dans l’objet plutôt que dans le service, il est privilégié un cadeau qui sera utile à celui qui le recevra, cela va de soi, ou bien qui pourra facilement être changé.

Au niveau de l’emballage, une priorité est poussé vers le fait maison. En réutilisant du papier issu de magazines ou de journaux, le gaspillage du rouleau de papier cadeau, souvent décrié, sera moindre. Mieux vaut jeter du papier qui était de toute façon condamné à la poubelle. Seul l’aspect esthétique, certes, pourra en ralentir de faire ce choix. Sinon, le cadeau sans emballage, et dans un sac en toute simplicité peut également être une autre alternative.

Derrière toutes ces astuces et toutes ces remises en question, il reste à chacun de fêter Noël en limitant ces déchets par ces propres moyens, du gaspillage dû aux décorations jusqu’à celui alimentaire, et il ne faut pas attendre Noël pour prendre de nouveaux réflexes afin de limiter les excès de consommations éventuels.

Nicolas Pelouas