Une centaine de camions et douze entreprises de grossistes en boisson de la région se sont mobilisés à Lille. Après une opération escargot débutée dès 6h sur les grands axes en direction de la métropole, une manifestation a eu lieu dans les rues de Lille ce jeudi 7 janvier.

« Aujourd’hui on est très colère, on se sent baladés et méprisés » explique Laurent Pecqueur, directeur général de l’entreprise Sodiboissons à Leulinghem. Ce gérant de trois entrepôts dans la région a vu son chiffre d’affaires divisé par deux.

Pour cause, avec la prolongation de la fermeture des bars, cafés, discothèques et restaurants, la quasi-totalité de la clientèle des grossistes en boisson est au chômage partiel.

Alors, ces derniers tentent de poursuivre leur activité en livrant les collectivités toujours en route telles que les Ephad. Mais leurs maigres revenus ne leur permettent pas de survivre. Sans fermeture administrative, et sans prise en compte dans la catégorie S1 (la même que leurs clients) ils ne peuvent pas toucher le fonds de solidarité proposé par l’Etat.

« On creuse notre tombe tous les mois »

« Il n’y a rien qui a été fait pour notre profession » explique le gérant Laurent Pecqueur. « Aujourd’hui on est tous entre 3% et 5% de chiffre d’affaires par rapport à une activité normale, notre demande est justifiée » ajoute-t-il.

En ce sens, la profession demande à bénéficier des mêmes aides que les cafés, hôtels, discothèques et restaurants. Grâce à cette indemnisation à hauteur de 20% de leur chiffre d’affaires, les grossistes en boisson parviendraient à payer leurs charges fixes.

Restaurateurs et patrons de bars mobilisés

Présents aussi au sein de la manifestation : les patrons de bars et restaurants sont venus apporter leur soutien à leurs fournisseurs. Aujourd’hui, ils se disent plus qu’inquiets quant à l’avenir du secteur.

Alors que la date clé du 20 janvier approche, ils ne croient pas à une réouverture prochaine. C’est le cas d’Olivier Delannoy, porte-parole de « Sauvons nos entreprises et nos métiers » et restaurateur lillois qui a dû fermer les portes de son établissement pendant plus de sept mois: « On nous donne aujourd’hui une promesse de réouverture au 20 janvier alors que les chiffres sont supérieurs au moment où on nous a fermé, c’est vraiment se moquer de nous et ça voudrait dire que nos fermetures, ça ne servait à rien. »

Une réouverture compromise donc mais jusqu’à quand ? Pour les professionnels du métier, il faudra encore être patient. Ces derniers espèrent rouvrir leurs portes avant la date anniversaire du confinement, le 15 mars prochain et voir se relancer par la suite, tout un secteur d’activité.

En attendant, l’ensemble de la profession promet des mobilisations à répétition jusqu’à l’obtention d’une solution concrète. Une opération similaire est prévue le 19 janvier prochain à travers toute la France.

Manon Serenne