Les « Experts » peuvent-ils revenir au sommet du monde ? Après le faste des années Onesta, l’équipe de France de handball continue son rajeunissement, sous l’égide de son nouveau sélectionneur Guillaume Gille. En Egypte, les Bleus ouvriront leur mondial (13-31 janvier) contre la redoutable Norvège, ce jeudi à 20h30. Premier gros test de la compétition…
Le sport est bien souvent une affaire de cycles. Certains sont brillants, inscrivant une génération, un coach, un joueur iconique dans la légende. On pense alors, pour le handball de ces dernières années, à Claude Onesta, Nikola Karabatic, Titi Omeyer. Et tant d’autres. D’autres temps peuvent être plus complexes, entre départs, retraites, concurrence plus forte, ou arrivée à maturité, logiquement. Ces périodes sont alors dévolues à la reconstruction, à un nouveau souffle, avant de dominer -ou pas- le monde. L’équipe de France de handball est dans ce creux, après son élimination inédite au premier tour de l’Euro l’an passé. Elle s’avance en Egypte, terre de pharaons, de renaissance et de vie éternelle, sans grandes certitudes, si ce n’est celle d’avoir du talent à revendre, sans connaître encore jusqu’où il peut la mener. Au fil du Nil et de la compétition, les Bleus devront se coltiner de sacrés golgoths, des titans dans la force de l’âge, loin de ressembler à des momies, comme le Danemark de Mikkel Hansen et du gardien Niklas Landin (enfin titré au niveau européen avec Kiel, à 32 ans), ou encore la Norvège de Sander Sagosen, en ouverture de ce mondial inédit, à huis-clos. C’est le temps de la reconstruction, mais il faudra bâtir une drôle de pyramide, pour arriver à la pointe et au sommet de ce nouveau monde.
Deux équipes déjà forfait
Pour renouer avec leur glorieux passé, les hommes du sélectionneur Guillaume Gille (et ancien fabuleux joueur et demi-centre) devront figurer dans les trois premiers de leur groupe de huit, lors d’un tour préliminaire. Puis, si tout va bien, rendez-vous sera pris pour le tour principal, où quatre groupes de six équipes donneront deux qualifiés à chaque fois, pour la phase finale et les quarts de finale. Un chemin sinueux, que les Français arpenteront sans le guide Nikola Karabatic, blessé, avec un tout nouveau capitaine, l’inusable Michaël Guigou, un projet de jeu pas encore bien défini, une base arrière solide (Mem, N’Guessan, Remili), et puis… Et puis voilà. Sur la route, les Bleus ne rencontreront pas les Etats-Unis, présents dans leur poule, mais forfaits car ayant trop de joueur touchés par le Covid-19. Les Américains sont remplacés par la Suisse, et la donne est la même pour les Tchèques, atteints par le virus. Un mondial que ne verra par exemple pas Patrick Wiencek, le géant allemand du THW Kiel, qui a préféré s’abstenir pour protéger sa famille et rester avec elle. Disputé pour la première fois à 32 équipes, les incertitudes planent sur ce mondial, comme sur l’équipe de France, au final… Début de réponse dès demain soir, contre la Norvège.
Clément Maillard
Le groupe français : Luc Abalo (Elverum) ; Jean-Jacques Acquevillo (Nîmes) ; Nicolas Claire (Aix-en-Provence) ; Hugo Descat (Montpellier) ; Adrien Dipanda (Saint-Raphaël) ; Ludovic Fabregas (Barcelone) ; Yann Genty (Paris) ; Vincent Gérard (Paris) ; Michael Guigou (Nîmes) ; Luka Karabatic (Paris) ; Romain Lagarde (Rhein-Neckar Löwen) ; Yanis Lenne (Montpellier) ; Kentin Mahé (Veszprem) ; Dika Mem (Barcelone) ; Timothey N’Guessan (Barcelone) ; Wesley Pardin (Aix-en-Provence) ; Valentin Porte (Montpellier) ; Nedim Remili (Paris) ; Melvyn Richardson (Montpellier) ; Nicolas Tournat (Kielce).
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