L’une des conséquences collatérales de la crise sanitaire est le moral en baisse des jeunes. Sentiment de solitude, cours à distance, précarité et avenir incertain ; de nombreux jeunes se sentent mal dans leur peau. Ce mal-être a poussé certains jeunes à commettre l’irréparable.

Assise dans son canapé, en sweat à capuche et chaussons, Amandine, 22 ans, peine à trouver la motivation. Elle suit depuis la France, les cours d’une université de Floride où elle aurait dû se rendre début janvier. « Ça commence à être l’enfer cette période » lâche-t-elle avec humour. Elle rit jaune. Avec la pandémie ses projets sont tombés à l’eau et la voilà de nouveau chez ses parents. Elle se retrouve même à avoir des cours nocturnes en raison du décalage horaire. Même si elle reconnaît avoir la chance de bien s’entendre avec ses parents ; elle dit voir son moral en baisse.
Et elle est loin d’être la seule. Selon une étude réalisée par Ipsos, 73% des jeunes interrogés déclarent avoir été ou être impactés sur le plan psychologique, affectif ou physique. Et 23% d’entre eux auraient même eu des pensées suicidaires au cours de cette période. L’actualité en témoigne d’ailleurs. Ces derniers jours, deux étudiants de Lyon III sont passés à l’acte, l’un est même décédé.
Une vie en “stand-by”
Pour beaucoup de jeunes, cette période de trouble leur donne l’impression que la vie est comme stoppée. « J’ai l’impression de vivre une période inutile »,affirme Damien. À 24 ans, après avoir connu la vie active en tant que cuisinier aux quatre coins de la France, en Italie, ou encore en Ouganda; il est de retour chez ses parents et ne peut rien faire. Cette période est désespérante pour lui. « C’est comme si je faisais une réinitialisation et c’est vraiment compliqué » ajoute-t-il.
Naïs aussi a l’impression de stagner. « Je suis au chômage partiel depuis le premier confinement.» L’agence de voyages dans laquelle elle travaillait depuis la rentrée 2020, a dû fermer avec l’arrêt de toutes les activités de loisirs. Elle explique l’air abasourdi : « Je reprends deux jours par mois jusqu’en mars, donc je vais travailler quatre jours ». Sam, lui, n’a pas vu sa copine depuis bientôt un an. Alors qu’il est rentré de son échange en Chine, elle est restée en Thaïlande. En plus de l’ennui qui s’installe face aux cours suspendus, il désespère de la revoir. « Franchement, je trouve le temps très très long, c’est vraiment compliqué ».
Pour tous, cette période semble interminable et laisse place au ras-le-bol et même au désespoir.
Maëlliss Patti
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