Après Le Havre et Charleville-Mézières, c’est Roubaix qui s’est prêtée à la campagne de dépistage massif. Une initiative qui n’a pas semblé convaincre beaucoup d’habitants.
À la Condition publique de Roubaix, jeudi matin, Maryse* remplit consciencieusement la liste de ses contacts ces derniers jours. Elle est venue dans ce centre de dépistage pour se faire tester à la Covid-19. « Je ne suis pas cas-contact, mais comme je suis infirmière, je préfère être sûre que je ne suis pas malade », explique-t-elle. La Condition publique fait partie de l’un des six centres de dépistage massif, une campagne organisée de lundi à samedi par l’Agence régionale de santé (ARS). Le but de l’opération « Roubaix sans Covid » ? Détecter un maximum de cas du virus, et en particulier de son variant britannique, dans une ville très touchée par la pandémie.
30 % de la population, un objectif « trop ambitieux »
Jusqu’à samedi, les 97 000 habitants de Roubaix et des alentours ont pu effectuer gratuitement un test antigénique et un test RT-PCR, sans ordonnance ni rendez-vous. L’ARS espérait tester 30 % de la population de la ville. Mais sur quatre jours de campagne, les Roubaisiens ne se sont pas bousculés dans les centres de test. « Je pense qu’on sera à moins de 10 % de la population testée. On a testé 153 personnes mercredi, alors qu’on peut en faire 800 par jour. Ce n’est pas énorme », reconnaît Stéphane Vanderdorpe, coordinateur du centre installé à la Condition publique. « Pour autant, on ne peut pas dire que c’est un échec, car on attend plus de monde samedi. »

Crédit photo Clémentine Laurent
Des cas-contact, mais pas que
Parmi les personnes qui se présentent au centre de dépistage, la majorité sont des cas-contacts. « Je viens d’apprendre que l’un de mes collègues est positif, donc je viens me faire tester car mes parents sont âgés et fragiles », justifie Philippe*. Mais d’autres se font aussi tester par simple précaution, comme Saïd*. « J’ai une santé fragile : j’ai du diabète, je fais de l’asthme… Alors j’en profite pour me faire tester et m’assurer que je n’ai rien, même si je fais déjà très attention. »
Entre lundi et mercredi, 37 personnes ont été positives au test antigénique sur 3107 tests dans l’ensemble des centres. Une campagne de dépistage massif qui tombe à pic, alors que le variant britannique du virus inquiète ; le nombre de cas du variant parmi les tests positifs devrait être connu cette semaine.
*Les prénoms ont été modifiés
Clémentine Laurent
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