Qui aurait cru que les étudiants se mobiliseraient pour reprendre les cours ? Face à un mal-être de plus en plus visible, ils étaient pourtant bien plus d’une centaine ce mercredi 20 janvier à Paris, à réclamer la réouverture des établissements scolaires.
“Tout le monde déteste les cours en ligne !” s’écrivent en cœur les “étudiants fantômes”, réunis ce mercredi 20 janvier dans les rues du Panthéon. Plus qu’un simple souhait, le besoin de reprendre les cours se fait ressentir dans la foule, indignée par ce qu’elle considère comme de l’indifférence de la part du gouvernement. Certains réclament même la démission de la ministre de l’Education, Frédérique Vidal.

Celle-ci avait pourtant annoncé la semaine dernière le retour progressif des étudiants de première année dans les classes. Mais cette mesure est loin de satisfaire les concernés, qui souhaitent une reprise totale du présentiel: “les étudiants ont toujours critiqué l’école, et aujourd’hui on crie pour y retourner: c’est qu’il se passe quelque chose” s’exclame un étudiant de philosophie, dont l’année s’est révélée particulièrement difficile.
Mais les jeunes ne sont pas seuls: autour d’eux, syndicats, travailleurs, et enseignants sont là pour les soutenir en cette période: “d’habitude, un élève qui décroche c’est possible de l’aider, mais en distanciel, c’est impossible” déplore Marion Barbazanges, maître de conférence à la Sorbonne.
Selon une étude menée par IPSOS, plus de la moitié des étudiants se disent inquiets pour leur santé mentale, tandis qu’un sur sept est en décrochage scolaire. Un bilan qui pousse les manifestants à hausser la voix pendant la marche. “Je suis d’une génération sacrifiée » peut-on lire en rouge sur certaines pancartes, illustrant l’inquiétude d’une jeunesse envers son avenir.

Alors que la mobilisation se termine dans le calme et la bonne humeur, devant le Panthéon, une minute de silence est dédiée aux étudiants qui se sont suicidés depuis le début de la crise.
Emilie Cordier
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