Malgré l’image dégradée des policiers, Manon a enfilé l’uniforme

Ces derniers temps, les policiers ne sont pas vus d’un très bon œil et les citoyens semblent de plus en plus s’en méfier. Ce qui n’empêche pas certains jeunes d’en faire leur métier. Manon, 23 ans en fait partie. Elle nous explique ses motivations.

Violences policières, loi « sécurité globale », la police est au cœur de l’actualité mais pas toujours dans le cœur des Français. Depuis les attentats de Paris, la relation entre les citoyens et la police semble s’être détériorée. Selon un récent sondage*, la confiance envers la police a chuté. Si la majorité des personnes interrogées (60%) disent avoir confiance, ce sont tout de même 39 % qui pensent le contraire. Un pourcentage en hausse de 8 points par rapport à juin, et de 15 points par rapport à avril 2019. Pourtant, des jeunes rêve encore de devenir policer. A l’image de Manon 23 ans originaire de Toulon. «C’est un rêve de gosse » affirme-t-elle.

Le sentiment des Français par rapport aux institutions. © BFMTV

Un métier par vocation

Manon sait combien le métier de policier, quel que soit le grade, est une profession controversée. Mais qu’importe, elle est convaincue que c’est sa vocation : «J’ai vu de nombreuses injustices. Je savais que je n’allais pas sauver le monde ni régler tous les problèmes mais je voulais contribuer à améliorer les choses comme je le pouvais.» En plus d’être un métier humain, il est aussi à ses yeux un métier dynamique et sportif. « J’aime l’adrénaline et les missions ne sont jamais les mêmes. On est très polyvalent. »

Elle reconnaît tout de même avoir entendu des propos homophobes et racistes. « J’ai même vu une fois un policier entrer dans la cellule et mettre une claque au gars. » Jeune et avec un grade bien inférieur, elle n’avait rien dit. Tout en condamnant cet acte, Manon explique que ce type d’actions ne rythme pas son quotidien. Elle veut montrer que de mauvaises personnes sont présentes partout. « Tous les flics ne sont pas les mêmes ! Ça me donne envie de le prouver. »

Pour elle, la différence est claire : « Je veux devenir gardien de la paix et non pas un agent des forces de l’ordre. »

Maëlliss Patti

*Etude Elabe pour BFMTV, diffusé le mercredi 2 décembre 2020