Si nouvelle révolution sexuelle il y a, elle est portée avant tout par des femmes. Avec, comme fenêtre d’expression, les médias. Ces 7 femmes ci-dessous sont les contemporaines de Catherine Millet, première femme à raconter publiquement sa sexualité en détail, ou de Clara Morgane, ancienne actrice X reconvertie présentatrice télé. Qu’elles soient militantes féministes, sexologues ou instagrameuses, elles parlent toutes de sexe ou de leurs expériences sans tabou alors que le sujet a longtemps été exclusivement réservé aux hommes.
Maïa Mazaurette
La star de cette liste. Celle qui s’adresse au public le plus large. Depuis la rentrée, elle tourne en boucle sur Quotidien, France Inter et sur presque tous les autres plateaux qui ont une question séxo à poser. Son credo ? Une sexualité conciliante et accessible à tous : de l’éducation sexuelle 2.0, en quelque sorte, avec une agilité déconcertante. Véritable encyclopédie, elle n’a pourtant jamais un mot plus haut que l’autre – sauf quand il s’agit de recadrer Marina Foïs et Jonathan Cohen au sujet de la fécondation forcée. Mais avec un sourire bienveillant.
Jüne Pla
C’est le nom qui se cache derrière le best-seller Jouissance Club. Cet ouvrage qui a attiré notre regard gêné au rayon livre de la Fnac et qu’on hésite à acheter. Car ce livre se positionne comme étant un mode d’emploi des corps, des plaisirs et des sexes. Il remet en cause nos savoirs. Son auteure, Jüne Pla, très active sur son compte Instagram (Jouissance Club), est avant tout une dessinatrice. Elle illustre elle-même ses propos à l’aide de croquis plus pratiques qu’érotique au point de devenir une incontournable des réseaux sociaux chez les jeunes. Aujourd’hui, elle l’est aussi dans les bibliothèques. Même dans celles des plus vieux.
Emma Becker
Jamais une expérience de journalisme gonzo n’était allée aussi loin. Historiquement, on se prostitue puis on sort un livre. Emma Becker a fait tout l’inverse : elle s’est prostituée pour écrire un livre. À expérience choc, succès garantis. Les médias se sont emparés de son histoire et l’ont fait connaître du grand public. La jeune auteure, formée au journalisme et nommée au prix Renaudot, considère le sexe comme « le dernier bastion d’apolitisme que l’on a dans l’existence. » Accusée de faire l’apologie de la prostitution et d’en omettre les travers, Emma Becker revendique avoir voulu « faire des putes des héroïnes. » Elle affirme même avoir trouvé une forme d’émancipation. N’en déplaise à ses détractrices féministes.
Nikita Bellucci
Une star du X qui défend les intérêts de ses semblables. Même plus : ceux des travailleuses du sexe et des femmes en général. Lors d’une de trois ans dans sa carrière, elle a été harcelée sur ses réseaux sociaux et menacée de mort, parfois par des gamins de douze ans. Ce qui a mis en lumière un problème de société pourtant assez évident : quand on a été actrice X, on le reste aux yeux de tous et ça nous vaut tous les noms d’oiseaux du monde. Après avoir gagné son procès, elle a repris sa carrière sans oublier son militantisme, sa repartie cinglante et ses mots crus.
Doria Mutot
Oubliez son ouvrage À fleur de pet sur la maladie du SIBO – présence excessive de bactérie dans les intestins, l’autre grand combat de Doria Moutot est la sexualité féminine et féministe. Sur son compte Instagram T’as joui?, elle n’est plus vraiment journaliste. La jeune femme affiche clairement ses revendications : « Libérons la parole et la jouissance des femmes ! » Elle aborde pour ses presque 500 000 abonnés des sujets comme la sexualité post-partum, l’excitation traumatique ou la culture du viol. Sur un ton volontairement engagé. Sans oublier d’attaquer frontalement la masculinité toxique et de concasser les clichés autour du sexe.
Victoire Tuaillon
Son podcast « Les Couilles sur la tables » sur Binge Audio est qualifié de crème de la crème par Le Monde en matière de podcast féministe. Son truc à Victoire, c’est de décortiquer les aspects de la masculinité contemporaine avec, à chaque épisode, un invité – Virginie Despentes, Alice Coffin ou… Maïa Mazaurette. Bien qu’elle ne parle pas nécessairement de sexe, le sujet revient périodiquement sur la table. Elle examine, entre autres, les thèmes de l’érection, de la soumission ou de la pornographie. Pendant longtemps, les hommes se sont accaparé la parole autour de la sexualité des femmes. Victoire Tuaillon a renversé la table.
Lélé O
Elle n’est pas encore connue du grand public, mais il pourrait bientôt la découvrir avec fracas. Alors qu’elle est la voix des podcasts destinés à la masturbation VOXXX, son plus grand coup d’éclat est d’avoir été désignée, le mois dernier, présentatrice du Journal du Hard sur Canal +. Mais Lélé O ne débarque pas de nulle part. C’est une habituée du genre. La jeune femme tourne des pornos artistiques ou elle se masturbe et se joint épisodiquement à d’autres acteurs amateurs le temps d’une vidéo. Elle marche dans les pas de son illustre ainée Clara Morgane.
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