Le 6 février 1958, l’avion du club anglais de Manchester United s’écrase. A l’intérieur, huit joueurs perdent la vie. Près de 63 ans plus tard, le traumatisme est toujours présent.
Samedi, Manchester United affrontait Everton. Après avoir mené 2-O puis 3-2, les Red Devils ont craqué à la dernière seconde et ont vu les Toffees revenir au score. Plus que ce résultat, c’est surtout la date du match qui interpelle. 6 février. A priori, rien de particulier. Et pourtant. C’est ce même jour, en 1958, que le club de Manchester connait la plus grosse catastrophe de son histoire.
Il est 15h04 à l’aéroport de Munich. L’avion de Manchester United doit décoller. Problème, une invitée de dernière minute vient jouer les troubles fêtes : la neige. Fondue, elle rend la piste impraticable. Pourtant, par deux fois, le pilote tente de décoller. Par deux fois, il échoue. Obstiné, il essaye une troisième fois. Cet essai sera le dernier. Comme lors des précédentes tentatives, l’appareil ne décolle pas. Il roule sur la piste sans parvenir à s’élever. Pris dans son élan, il fonce un entrepôt de carburant et explose. A son bord, 23 personnes trouvent la mort. Parmi eux, huit joueurs du club anglais décèdent. Sept d’entre-deux meurent sur le coup. Quinze jours plus tard, un huitième décède. Mais pas n’importe lequel. Il s’agit du talentueux et très prometteur Duncan Edwards. Le milieu anglais est considéré comme un diamant brut. Pour ses entraineurs, il est amené à surpasser le roi Pelé. Bobby Charlton, jeune joueur âgé de 20 ans et rescapé du crash, dit de lui « qu’il restera le meilleur joueur qu’il a connu. »
Une génération brisée
Outre-manche, le choc est immense. Cet accident bouleverse les britanniques. Il est d’autant plus grand qu’il concerne l’équipe star du moment. Comme le souligne Charlton, cet événement survient au pire des moments. Pour lui, ils « étaient les pionniers du football anglais et dans une forme incroyable ». Double champion d’Angleterre en titre, invaincus, les diables rouges écrasent tout sur son passage. Âgés de 20 à 22 ans, les jeunes mancuniens règnent sur l’Europe. Personne ne leur résiste. On les appelle les « Bushy Babes », en référence à leur entraineur Matt Busby. Tous formés au club, ils renforcent son identité et contribue à son succès. Avec ce drame, Manchester United ne perd pas seulement son équipe, il perd une partie de son âme. Blessé mais pas abattu, l’entraineur écossais reconstruit une équipe compétitive. Dix ans plus tard, il remporte la Coupe des Club Champions faisant des Red Devils le premier club anglais titré.
Depuis plus de 60 ans, Manchester United continue de rendre un hommage régulier à ses héros disparus. Symbole de ce devoir de mémoire, l’horloge affichée sur une des tribunes du stade est bloquée à l’heure du crash : 15h04.
Antoine Tailly
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