Présentateur de Stade 2 tous les dimanches depuis 4 ans, Matthieu Lartot est avant tout un passionné du ballon ovale. A 16 ans, il doit entrer en sport-étude rugby. Mais un évènement va chambouler son plan de carrière. Invité de l’émission Ça commence aujourd’hui en juin dernier, le journaliste sportif s’est livré à Faustine Bollaert pour la première fois.

Crédits Photo : France TV
Lors d’un match de rugby, Matthieu Lartot se blesse. Ce qui aurait pu être une simple entorse au genou se révèle être « une tumeur ». Après de nombreux examens, le verdict tombe. « On m’a annoncé qu’il fallait me retirer le genou droit, et peut-être un petit peu plus pour faire des analyses et voir s’il n’y avait pas des cellules cancéreuses qui s’étaient propagées ailleurs. » Cette nouvelle est un coup dur pour le sportif : « Mon monde s’écroule. Je faisais du sport tout le temps et il faut arriver à faire le deuil de cela. » Le jeune adolescent fait face à une réalité qu’il n’aurait jamais voulu entendre : « Le sport, c’est fini. » Lors de la première opération, les médecins lui insèrent une prothèse à la place du genou. Les résultats sont assez satisfaisants. Habitué à l’effort physique, Matthieu Lartot récupère assez vite. Il peut même refaire du vélo et aller courir. « Je ne me sentais pas handicapé. »
Une deuxième opération plus compliquée
Mais quelques mois plus tard, lors d’une radio de contrôle, une masse apparaît à l’écran. Une opération en urgence est donc inévitable. « Je me suis réveillé avec stupeur. On m’avait retiré la prothèse. En fait, j’avais fait une infection nosocomiale [infection contractée lors d’un séjour à l’hôpital]. Et là, je n’avais plus du tout d’articulation dans la jambe. » S’enchaînent alors cinq mois cloitrés à l’hôpital, sans pouvoir sortir du lit tout seul. « J’ai eu de grosses séquelles physiques. La rééducation a été un cauchemar. Mes nerfs et mes muscles étaient atrophiés car je suis resté très longtemps inactif. » Les médecins ont dû implanter une prothèse entre le fémur et le tibia. Aujourd’hui, le journaliste ne peut plier sa jambe droite « qu’à 20 ou 30 degrés dans les bons jours. » De plus, lors du retrait de sa première prothèse, les médecins ont dû lui raccourcir la jambe. « J’ai une jambe plus courte que l’autre de 2,5 cm, ce que je compense avec des semelles. » Les gestes du quotidien ne sont plus aussi simples : « Je conduis quasiment la jambe tendue, avec le siège reculé au maximum. »
« J’ai passé ma vie à relativiser »
Alors qu’il se rêvait joueur professionnel de rugby, Matthieu Lartot doit changer de cap. Devenir journaliste ? Pourquoi pas ! « J’aimais bien lire et écrire. » Le journalisme sportif est donc un métier qui lui permet d’allier ses passions. « Je suis allé passer les concours en béquille. » Il est ensuite diplômé de l’ISCPA, école de journalisme, de communication et d’audiovisuel à Paris. Mais lui ne voit pas ça comme une revanche. « J’ai passé ma vie à relativiser. Lorsque j’étais à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, j’ai vu des enfants qui se battaient pour survivre. L’environnement est très dur. On se dit qu’il y a toujours pire que nous. » De ce combat, Matthieu Lartot en a fait une force : « Je me suis fait un devoir de réussir tout ce que j’entreprenais. »
Amélie Desjuzeur
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