Offrez un repas à une famille en demande d’asile avec Baraka

Baraka, la coopérative roubaisienne revisite le concept des cafés suspendus. Elle permet à n’importe qui d’offrir un repas à une famille dans le besoin en quelques clics.

« Ici, on n’est pas dans une quête de gain, on est un collectif qui partage des valeurs. Je travaille ici parce que ça fait sens pour moi », affirme Pierre tout en dégustant un muffin maison.

À sa table, Stéphanie, bénévole et Héline, salariée, acquiescent. La coopérative Baraka, née à Roubaix en 2012, prend la forme d’un restaurant. « Mais un restaurant où on propose un menu à base de produits frais, locaux et bios, et à moindre coût », insiste Pierre. Et face au deuxième confinement qui a mis en difficulté le restaurant, l’une des sociétaires a eu une idée : proposer des repas suspendus.

Deux fois par semaine, les repas suspendus sont livrés à des familles en demande d’asile, à Roubaix.
Photo Clémentine Laurent

Un concept italien à Roubaix

« Les cafés suspendus sont nés à Naples dans les années 50 », raconte Pierre. « Quand on prenait un café, on en payait deux, et le patron pouvait en donner un à quelqu’un qui ne pouvait pas se l’offrir. » En novembre dernier, Baraka s’est décidé à faire la même chose, mais avec des repas. N’importe qui peut donc payer une boisson, une entrée ou un plat via la page Facebook de la coopérative ou sur la plateforme CoopCycle.org, qui contribuera au repas de familles en demande d’asile, logées à l’hôtel Formule 1 de Roubaix.

« Malheureusement, on ne voit pas ceux à qui on offre ces repas, on les livre juste à l’hôtel », regrette Héline, ancienne styliste devenue cheffe cuistot. « Mais sur les réseaux sociaux, les gens sont très enthousiastes, et on a beaucoup parlé de nous dans les médias ! »

Née en 2012, la coopérative Baraka prend la forme d’un restaurant où bénévoles peuvent être sociétaires.
Photo Clémentine Laurent

Engagés dans les projets solidaires

En plus des repas suspendus, les petites mains de Baraka continuent à mitonner des plats à emporter. Lorsqu’on lui demande si la coopérative continuera à faire des repas suspendus à l’avenir, Pierre, bénévole et sociétaire, hausse les épaules. « On ne sait pas encore, ça dépendra surtout de la générosité des gens sur le long terme. Mais on a toujours été à fond dans les projets solidaires, alors pourquoi pas ! »

Mais au fait, qu’est-ce que ça veut dire, « baraka » ? « T’as la baraka, ça veut dire : ‘‘t’as de la chance’’ ! », répond Stéphanie, bénévole, en préparant du café pour la tablée.

Clémentine Laurent

Pour offrir un repas suspendu à une famille, rendez-vous sur la page Facebook de Baraka.