Bientôt 1 an que le coronavirus a bouleversé la vie des Français. Ecole, télétravail, couvre-feu… Difficile pour les professionnels de maintenir une activité. Et notamment les centres aérés. Si beaucoup s’inquiètent de la situation et ont préféré fermer leurs portes, d’autres ont décidé de préparer leurs structurse à accueillir des enfants, malgré les conditions particulières. Des vacances pas comme les autres, notamment à La ferme de Grâce, à Amiens.
Avec son cheval, son âne, ses oies, coqs et poules, la ferme de Grâce, située à Amiens, est un véritable havre de paix. Thierry Dallon, le responsable du centre de loisirs, reste inquiet quand même ; crise sanitaire oblige, l’ouverture du centre est ponctuée de restrictions. « Je dois avouer que je ne sais pas ce qu’il va se passer. En 23 ans de service, c’est la première fois que je suis autant désespéré » explique-t-il. Cet établissement, ouvert depuis plusieurs décennies, accueille des enfants des ESAT (établissements et services d’aide par le travail) ou IME (instituts médicoéducatifs) pendant les vacances. « Cette ferme est un véritable espace pédagogique où l’on vit comme tous les centres de loisirs de la ville d’Amiens, dans un cadre naturel. Ce qui m’intéresse, c’est que les enfants fassent de cette ferme leur ferme. La fermer, ça serait désastreux pour tous ».

Une organisation revue en détails
Mais malgré tout, le capitaine maintient son cap. Tout comme durant les vacances d’été, le lieu a mis en place des mesures sanitaires strictes : affiches, masques, gel hydroalcoolique, réaménagement des espaces, rien n’est laissé au hasard. « Cet été, on a accueilli une soixantaine d’enfants sur les deux mois, aucun cas positif sur toute la structure » déclare Thierry Dallon fièrement. Mais cette situation a pris tout le monde de court, et aucune mesure n’a véritablement été prise par le gouvernement. « J’avoue qu’on se sent un peu oublié. On a peur de fermer nos portes pour une durée indéterminée tout en sachant qu’on a les capacités de faire respecter les règles auprès des enfants ».
Alors, il prépare son équipe. Samedi 20 février, une réunion était prévue avec les trois animateurs qu’il souhaite employer pour les vacances de février. Parmi ces derniers, Muriel, dites Mumu, qui travaille à la ferme de Grâce depuis près de 40 ans. «C’est pas un petit virus qui va nous empêcher de nous amuser ! » sourit-elle. Cette amoureuse de la nature a déjà une multitude d’activités en tête. « D’habitude, on fait beaucoup d’activités manuelles en intérieur ou des grands jeux tous ensemble. Ça risque d’être compliqué mais impossible n’est pas Muriel ».

Des nouvelles activités pour les enfants
Les bambins de 6 à 13 ans sont habitués en effet à préparer de délicieux scones, d’aller à la patinoire ou plus simplement de jouer ensemble sans distanciation. Aujourd’hui, ils sont obligés de venir avec leur masque sur le nez et le lavage des mains est obligatoire. « Ce sont eux qui s’adaptent le plus facilement » analyse Muriel. A la place, l’animatrice compte leur faire de longues balades dans le bois qui longe la structure afin de découvrir la faune et la flore à l’heure d’hiver. « On a déjà vu des cerfs et des renards. Les enfants apprennent beaucoup ; ils se rendent compte que l’humain n’est pas le centre du monde, et ça fait du bien surtout ces derniers temps ».
Les trente enfants inscrits pour les vacances seront répartis en groupe, accompagné des trois animateurs. Pendant donc que certains vont se balader, d’autres exercent leur mémoire avec un jeu de carte. Le directeur a pris contact aussi avec la mairie d’Amiens pour savoir s’il était possible d’avoir des créneaux à la Maison de la culture d’Amiens, qui a déjà souffert des deux confinements. « Je sais que l’on peut réserver la salle de cinéma pour notre structure. Ce n’est pas une véritable activité à proprement parler, mais si les enfants sont heureux, c’est le principal ».

Tous espèrent des vacances « presque normales« . « On a la chance de vivre dans un havre de paix, un petit paradis. On espère juste que tout se déroulera comme prévu. Et on fera tout pour que les enfants s’amusent au maximum« .
Claire Boubert
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