Faire grandir la place des femmes dans le milieu du cyclisme, c’est le pari que se lance en 2017 Maude Baudier. Aujourd’hui, elle est à la tête de la communauté Les Bornées.
Après un parcours professionnel dans le monde du luxe, puis du digital, Maude devient chasseur de tête avant de franchir le cap de l’entreprenariat . C’est alors qu’elle décide de mêler sa vie professionnelle à son parcours plus personnel de sportive.
Si elle a développé un goût pour le sport avec l’équitation, Maude se met à la course à pied lors de son arrivée à Paris. Un sport qui la passionne autant qu’il l’abîme, alors elle décide de croiser sa pratique à une autre plus douce, celle du vélo.
Challengeuse, elle se lance rapidement un défi de taille : réaliser l’étape du tour de France. De ce challenge naitra plus tard la communauté Les Bornées: « Je me suis pris énormément de réflexion au moment de mon inscription, surtout je l’ai annoncé sur les réseaux. C’était entre autres, des réflexions sur mon genre, même pas sur mon niveau. Alors avec des amies cyclistes, on s’est dit : « Il faut faire quelque chose ! » »
Pour se faire connaître, Maude fait le choix des réseaux sociaux : Instagram et Facebook. Son initiative rencontre un véritable succès, et aujourd’hui, c’est une véritable communauté de cyclistes tout niveau qui se réunit derrière Les Bornées. Parmi les 300 membres, 60% sont des femmes et 40% des hommes.
Ensemble, ils se retrouvent lors de rides (courses à vélo), organisées autour de 26 villes de France, notamment à Lille. Et au total, 1500 personnes ont participé à ces rides à travers le pays.
Mixité et partage
L’un des plus grands objectifs de la communauté est de permettre aux personnes plus expérimentées et aux débutants femmes et hommes de se rencontrer autour d’une même passion : le vélo.
Ainsi, en adhérant aux Bornées, les cyclistes peuvent participer aux fameuses rides mais aussi à des stages et séjours de cyclisme pour soit découvrir ou se perfectionner à la pratique. Un objectif y est toujours donné et chacun, quel que soit son niveau, en ressort meilleur.
La communauté propose aussi des produits et accessoires à son effigie : gourdes, vêtements techniques… Une seule règle : pas de gamme homme ni femme. Les coupes s’adaptent mais en terme de design les modèles restent identiques.
Une découverte du territoire entre bienveillance et solidarité
Pour être représentées aux quatre coins de l’hexagone, Les Bornées compte sur une équipe de bénévoles, les ambassadeurs locaux. C’est ce que sont Camille et Maxime à Lille depuis le mois de juin dernier. Leur mission ? Créer des parcours et encadrer des sorties vélos à travers la région.
Ils ont découvert la communauté sur les réseaux sociaux, et c’est tous deux amoureux du vélo, qu’ils ont décidé de se lancer pour contribuer à cette démocratisation du cyclisme : « C’était aussi pour avoir un esprit de groupe car surtout en étant une femme on trouve peu de copines et de coéquipières pour faire du vélo ». Elle ajoute : « Les Bornées, ça ouvre l’esprit à d’autres personnes, mes copines pensaient que c’était un sport de mec et maintenant elles participent, ça permet de changer les mœurs ».
Sur la question de la mixité dans l’univers du cyclisme, Maxime explique : « on prend conscience que la participation des femmes est marginale alors que la motivation elle, est la même que les hommes ».
Autour de Lille, les deux ambassadeurs prennent plaisir à faire découvrir aux cyclistes de la région, un territoire riche et varié : « On peut aller sur du plat du côté des Weppes, ou alors pour du dénivelé vers le Mont des Flandres… On fait aussi des sorties pavées comme par exemple avec un parcours du Paris Roubaix. » « Il y a vraiment de quoi faire dans la région » assurent-ils.
En attendant de rencontrer de nouveaux passionnés et de partager avec eux une bière de la région à la fin d’une ride autour de Lille, Camille et Maxime encouragent les cyclistes à rejoindre la communauté pour repenser ensemble la question de la mixité autour du vélo.
Manon Serenne
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