Charte pour les femmes dans les médias : 51 nouveaux signataires

Après avoir conquis plusieurs médias en 2019, ce sont des dizaines de dirigeantes et dirigeants qui se sont réunis ce jeudi 21 janvier 2021 pour signer une charte sur la place de la femme dans les médias. Elle vise à informer, sensibiliser et agir contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Une initiative de l’association « Pour les Femmes dans les Médias ».

Les nouveaux signataires sur la charte pour la femme dans les médias – Ministère de la Culture

Ce jeudi 21 janvier 2021 rentrera dans l’histoire. 51 nouveaux signataires qui s’engagent contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes, à l’initiative de l’association « Pour les Femmes Dans les Médias » (PFDM). Créée en 2012, cette association a pour objectif de faire avancer la place des femmes dans les médias, aussi bien dans la hiérarchie que sur les antennes. En 2020, elle avait déjà réussi à fédérer quelques grands noms autour d’elle dont Delphine Ernotte (France Télévisions), Mercedes Erra (Havas), Gilles Pelisson (TF1), ou encore Sybile Veil (Radio France).

Mais cette année, de nouveaux signataires se sont réunis au ministère de la Culture, en présence de Franck Riester, pour signer la charte, mise en place le 13 mars 2019. Elle a été lancée quelques semaines après l’affaire dite « La Ligue du LOL » qui impliquait plusieurs journalistes et communicants pour avoir « cyber harcelé » des consœurs.

Parmi les signataires, on retrouve des groupes de presse (20 Minutes, Le Figaro, Le Monde …), des institutions (CSA, Sacem, SACD …), des sociétés de production (Banijay, Endemol …), des festivals (Cannes, Series Mania …), des maisons de disques (Universal Music France, Warner Music) ainsi que Facebook. Ces derniers s’engagent à informer les salariés sur la définition du harcèlement et les peines encourues, ou encore sur la mise en place d’un dispositif d’écoute.

Agir pour une égalité hommes-femmes

En France, les femmes représentent 52% de la population, mais elles ne sont que 35% à intervenir dans les programmes d’après PFDM.En moyenne, 41% des intervenants à la radio et à la télévision sont des femmes, et ne disposent que de 36% du temps de parole selon le CSA. Ces dernières sont très présentes dans les rédactions, ou sur les plateaux de tournage, mais sont souvent oubliées dans les postes de direction.

C’est pourquoi les femmes de PFDM impliquent directement les médias en leur faisant signer la charte pour dire « je m’engage, j’agis, je partage, j’informe ». Et ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Marlène Schiappa, ministre de l’Intérieur, soutient formellement cette initiative.

Des doutes sur la charte pour les femmes dans les médias

Le problème est que l’association ne dispose d’aucun moyen de contrôle pour vérifier que tout a bien été mise en place par les premiers signataires. Françoise Laborde, présidente d’honneur de PFDM, compte sur l’effet d’image. « C’est leur intérêt de faire en sorte que ça ne se produise pas ».

Rien ne fait dire que la charte a une influence concrète pour lutter contre le harcèlement sexuel. Delphine Ernotte se veut rassurante. Elle croit en la vertu de l’action collective. « Cette charte engage un mouvement collectif, quelque chose de plus fort que d’acter ce que l’on fait déjà. Elle crée une dynamique positive ». Une chose est sûre, il faut agir.

Quentin André