À 23 et 25 ans, Pierre et Clément Seingier ont décidé de lancer leur projet commun : cultiver des parcelles dans la Pévèle, sur le modèle de la permaculture. L’un est étudiant en ingénierie agronome, l’autre est cuisinier, « les frères côtes » comme aiment les appeler leurs amis, se sont lancé le défi du local. Rencontre.
Sur les chemins du Val de Marque, dans la Pévèle, le projet des « frères côtes » attire la curiosité des promeneurs. Parmi les champs, une parcelle cultivée sur le modèle de la permaculture se dessine jour après jour. Toujours ensemble, côte à côte d’où leur nom, les deux frères Pierre et Clément Seingier ont débuté leur projet il a trois mois. « On produit des fruits et légumes sans aucun pesticide et dans le respect de la biodiversité », précise Clément.

Le projet de deux frères
« Cela fait trois ans que nous voulions monter un projet commun », sourit Pierre. Depuis qu’ils sont enfants, les deux frères prennent plaisir à aider leur oncle, agriculteur, dans les travaux de moisson ou de traite. « J’ai toujours rêvé de cuisiner mes propres produits, issus d’une agriculture raisonnée et de saison », se souvient Clément. De son côté, Pierre a eu un déclic après avoir regardé le reportage « Demain ». Sorti en 2015, il présente des initiatives agricoles durables. « Nos parcours sont complémentaires, à deux on est solides ».
Trouver des terres, un vrai défi
« On s’est vite rendu compte que parler de terres agricoles c’est compliqué », difficile pour deux frères de trouver une parcelle sans avoir des parents agriculteurs. « Nous sommes allés voir les mairies pour discuter de notre projet, ils sont en recherche de projets verts », précisent-ils. Coup de chance, il y a trois mois le projet séduit le maire de Gruson. Olivier Turpin leur confie 5 000 m² en fermage. A quelques kilomètres de là, à Sainghin-en-Mélantois, le Haras de Barry décide à son tour de leur faire confiance sur 10 000 m².
Un point de vente, avant un futur restaurant responsable
« Le Covid-19 a eu un impact sur la consommation des gens, le confinement a redonné de la place aux petits producteurs locaux. » Pour le moment c’est grâce à leurs économies que le projet peut se développer. Dans un an, leur travail commencera à porter ses fruits… et légumes. Ils proposeront alors des paniers hebdomadaires en abonnements. A court terme une boutique devrait voir le jour dans le centre-ville de Gruson, « il n’y a rien, pas même une boulangerie, pas un commerce, alors que le village se développe ». Et pourquoi pas lancer un restaurant autonome en fruits et légumes ? L’idée pourrait se développer d’ici trois ans. « On est heureux de ces perspectives, on se sent prêts ».
L’accueil des habitants est chaleureux. Tous semblent avoir hâte que la boutique ouvre ses portes.
Lola Mahieu
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