Véritable phénomène musical, politique et social des années 70, le punk a souvent fasciné. Adulé par certains, décrié par d’autres, cette contre-culture à part entière ne laisse personne indifférent. A coup de podcasts et de documentaires, la radio France Culture a décidé de se pencher sur ce phénomène.
1977. L’Angleterre bouge. Minés par la politique ultralibérale et autoritaire de Margaret Tatcher, désabusés par un taux de chômage toujours plus haut, les jeunes se rebellent. Au pays de Sa Majesté, l’heure est à la révolte. Terminé les bandanas et le mouvement hippie. Maintenant, place à la nouvelle génération. Place au punk. Plus en colère, plus contestataires et plus bruyants, ils chamboulent la société anglaise. Cette frustration, ils la retranscrivent en musique. Le « God Save The Queen » des Sex Pistols et le « London Calling » des Clash en sont la parfaite illustration.
Ce mouvement, France Culture décide de s’y intéresser. Pour cela, elle fait appel à Alain Lewkowicz. Véritable spécialiste des documentaires radio, il en a réalisé pas moins de 250 en l’espace de 20 ans ! Autant dire qu’il sait y faire. C’est ainsi, qu’en avril 2019, né le feuilleton « Punk, génération No Future »
Des documentaires de qualité
A travers 5 épisodes d’une durée de 55 minutes, la radio nous plonge ( ou replonge ) dans les années punk. Grâce à l’historien Luc Robène, en charge du projet de recherche PIND « Punk is not dead », on apprend une multitude de choses. De ses origines anglaises à son arrivée dans l’hexagone, tout en abordant le thème du féminisme, rien n’est oublié. Tout y passe. On y parle autodétermination, véganisme et féminisme. La philosophie DIY ( DO IT YOURSELF)
Mais ce n’est pas tout. « Punk, génération No Future » n’est pas le seul documentaire commandé par la chaine nationale. Loin de là. Un autre travail d’envergure est à signaler : celui de Caroline De Kergariou. L’écrivaine, réalisatrice et auteur dramatique connait bien le sujet. Critique musicale pour Rock’n’ Roll musique et Rock Hebdo durant les années punk, elle livre, ici, un témoignage rare. Témoin privilégié de cette période, elle raconte son vécu. Avec ses 5 épisodes d’une durée de 24 ou 25 minutes chacun, le documentaire nous plonge, là aussi, dans cet univers si particulier. Pour réaliser cette mini-série, l’auteure s’est inspirée de son propre livre « No future une histoire du punk », sorti en 2017. Dans cet ouvrage, comme dans ce reportage, elle retrace les quarante-cinq dernières années d’un mouvement complexe. Que ce soit en France ou dans le monde, l’écrivaine nous en fait une fine analyse. Tous les aspects du mouvement sont passés au crible.
Des personnages hauts en couleurs
Impossible de décortiquer l’histoire du punk sans parler de ses héros. De Daniel Darc, en passant par Sid Vicious ou encore Mano Solo, tous sont présents. A coup d’archives, la radio publique nous raconte avec minutie la vie de ces personnages aussi charismatiques que troublants. Mais surtout fascinants. Eux, que la vie n’a pas épargné. Ces idoles maudites qui ont vécu leurs vies à 2000 à l’heure, accumulant les excès en tout genre (drogues, alcool…). Symbole d’une génération en proie à l’autodestruction.
Toutes ces histoires sont à retrouver sur le site internet de la radio. Ici, France Culture nous prouve que « le Punk is not dead. »
Antoine Tailly
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