Il est troisième à la moyenne des notes des meilleurs joueurs du journal L’Equipe. Pourtant, le latéral droit de Lens, Jonathan Clauss, avait tout du parfait inconnu, à son arrivée chez le promu cet été. En provenance de D2 allemande et Bielefeld, le piston multiplie les gros matchs depuis le début de la saison. Portrait d’un joueur qui n’en finit plus d’arpenter son couloir pour donner des passes décisives à ses coéquipiers.
Inépuisable, et épuisant pour ses adversaires. Jonathan Clauss, Lensois depuis quelques mois, a tout du latéral moderne : il use son couloir inlassablement, avec gourmandise, et un goût prononcé autant pour tacler que pour apporter un (gros) plus offensivement. C’est peu dire, tant le piston droit crève l’écran depuis quelques semaines avec le RC Lens. A 28 ans, quasi inconnu en France avant cette saison, il vient de faire sa cinquième apparitions en six journées dans l’équipe-type du journal L’Equipe. Contre Metz, à domicile ce week-end, dans une rencontre pour l’Europe qui rappelait aussi le faste du passé et du titre de champion de France 98, le numéro 11 s’est tout bonnement signalé en inscrivant le premier coup-franc direct lensois depuis six ans. Sur une frappe contrée, certes, mais quand même. Le deuxième but de sa toute première saison en Ligue 1, agrémenté -surtout- de quatre passes décisives. Mais concernant Jonathan Clauss, il y a les stats, et tout ce qu’elles ne disent pas.
Lens, à droite toute
Sous l’influence, ou plutôt vu les parties énormes du Strasbourgeois, le jeu du Racing penche ainsi invariablement à droite. Logique, avec les chiffres proposés par l’offensif latéral. A Bielefeld, en D2 Allemande, l’hyperactif avait inscrit 8 buts et délivré 8 passes dé’ en 48 rencontres, soit un ratio d’une action décisive tous les trois matchs. Pas mal, pour un défenseur, et pour le meilleur latéral de Ligue 1 aux notes du journal précité (6,05 de moyenne en 24 rencontres !). Aujourd’hui, Clauss apparaît être l’une des têtes de gondole du projet de jeu lensois, avec Gaël Kakuta ou Seko Fofana. Ca tombe bien, l’ADN artésien reste l’intensité, et la volonté d’aller vers l’avant. Si les chiffres sont importants, son impact sur le terrain, mâtiné de combativité et de qualité technique, fait du bien à ses coéquipiers, les porte avec énergie, tout comme son sourire en-dehors. Sur les réseaux, @Djoninho25 file la pêche aux supporters, échangeant régulièrement avec eux, en toute décontraction. Comme à l’occasion du hashtag lancé par les Sang et Or, #ClaussEnEdf, pour réclamer l’intégration du joueur au groupe de Didier Deschamps… Un mouvement qui a bien fait rire le concerné, qui a repris le célèbre adage des Bronzés du « malentendu ». L’héritage de celui qui sait d’où il vient, lui qui fut écarté du centre de formation de Strasbourg, et qui a dû prendre des chemins différents. Comme un certain nombre de joueur de Lens.
D2 allemande, USQR et parcours inédit. Jusqu’aux Bleus ?
Invité à prendre la porte du club de l’est à 18 ans, le défenseur se carapate alors chez un voisin amateur, l’ASPV Strasbourg. Le début d’un « périple » qui lui fait rejoindre l’Allemagne, en cinquième division, avant de repointer le bout de son nez en France, cette fois en CFA 2. C’est là que ses bonnes performances l’amènent plus haut. En 2016, c’est le troisième échelon français avec Avranches, en National, qui est coché. Une petite saison et puis s’en va, voilà Jo’ Clauss qui signe son premier contrat pro, en Ligue 2 à Quevilly-Rouen. Nous sommes en 2017, et le latéral droit commence sérieusement à régler le rap-game. De quoi repartir en Allemagne, toujours en deuxième division, mais dans un club qui a l’ambition de monter en Bundesliga (la Ligue 1, là-bas). A Bielefeld, le latéral peut exploiter au mieux toutes ses qualités dans un pays qui donne la prime à l’attaque : vitesse, technique, percussions, endurance, n’en jetez plus, Clauss monte à la fin de l’année dernière avec son club, pour découvrir une D1 pour la première fois de sa carrière, à 27 ans. Ce sera au final avec Lens, lui aussi promu, mais en France. Un choix que ne regrettent pas les supporters de Lens, le club et le joueur, alors que la piste de Clauss en bleu ne semble plus si irréelle que ça. De la cinquième division allemande à l’équipe de France, il n’y a plus qu’un pas.
CM
Photo de couverture Ludovic Maillard, pour la VDS.
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